Des milliers de patientes atteintes d’un cancer du sein sur le continent et dans le monde meurent dans la douleur, et la plupart des femmes ont une faible estime d’elles-mêmes et manquent de confiance dans l’issue de la maladie.
Les seins sont une partie tellement intime et cruciale du corps d’une femme, donnant confiance et fierté à beaucoup de femmes, quelle que soit leur taille.
Perdre un sein à cause d’une maladie comme le cancer peut être intimidant et épuisant sur le plan émotionnel pour les femmes, surtout pour celles qui tiennent tant à leur apparence physique.
Un groupe de Kenyanes, composé de femmes ayant survécu au cancer du sein et d’hommes ayant perdu leur femme à cause de la maladie, ont choisi d’appuyer les survivantes du cancer du sein grâce à une initiative plutôt unique qui renforce la confiance des femmes qui ont subi une mastectomie.
Connue sous le nom « Limau Cancer Connection », l’équipe basée à Nairobi, dirigée par Nancy Githoitho, a pris l’initiative de tricoter des prothèses pour les femmes dont les seins ont été enlevés.
Limau signifie citron en kiswahili et le nom du groupe est dérivé de la célèbre citation : « Quand la vie te donne des citrons, fais de la limonade ». Le groupe tricote des « nichons » qui remplacent maintenant les prothèses en silicone et les offrent gratuitement aux femmes.
Selon Githoitho, la « Limau Cancer Connection », en tant que groupe de soutien contre le cancer, est née de la volonté d’atteindre les femmes dont la vie a été bouleversée par le cancer.
Githoitho, qui a perdu sa propre mère à cause d’un cancer et qui a vu les moments épuisants et pénibles que la maladie a fait vivre à sa mère, est revenue des États-Unis au Kenya avec le cœur lourd.
Elle a poursuivi ses recherches sur les alternatives aux prothèses en silicone et elle a fini par mettre au monde l’idée des prothèses en silicones tricotés.
« La plus grande peur de ma mère était de savoir qu’elle n’avait qu’un sein. Elle m’a appelé un jour et m’a demandé si je pouvais lui offrir une prothèse ainsi que des soutiens-gorge pour mastectomie. J’ai été vraiment choquée de découvrir que le coût des prothèses et des soutiens-gorge spéciaux était très élevé au Kenya ».
« Après avoir vu ce que ma mère vivait pendant une visite au Kenya, je ne pouvais m’empêcher de me demander combien d’autres kényanes vivaient ce que ma mère vivait et ne pouvaient pas se permettre ce qui était disponible au Kenya. Quand je suis retournée aux États-Unis, j’ai cherché d’autres prothèses et je suis tombée sur des nichons tricotés et j’ai contacté la fondatrice Barbara Demores qui est aussi une survivante du cancer du sein. Elle m’a mise en contact avec une équipe qu’elle avait formée au Rwanda et c’est ainsi que l’idée de tricoter les prothèses a été conçue », a-t-elle déclaré aux médias locaux.
Certaines kényanes, qui ont les moyens de se payer des prothèses, ont exprimé leur mécontentement quant à la façon dont elles ne peuvent pas les porter, surtout pendant la saison chaude. Beaucoup d’entre elles ont maintenant trouvé leur confiance dans le confort d’utiliser les seins tricotés.
Anne Nyambura, une bénéficiaire qui préfère les nichons tricotés à la prothèse en silicone, a déclaré que les seins tricotés sont faciles à porter.
« Celui en silicone n’était pas confortable, car il glissait quand je transpirait. Parfois, elle sortait de ma poitrine quand j’étais devant les gens ».
En plus de distribuer gratuitement les seins tricotés aux survivantes « Limau Cancer Connection » aide des milliers de femmes à se redécouvrir en redonnant confiance à celles dont la vie a été gravement affectée après une mastectomie.
Le groupe agit également comme un réseau de soutien où les membres se rencontrent et partagent leurs histoires pour habiliter et encourager les patientes et les familles touchées par le cancer.
Githoitho finance actuellement l’entreprise de sa poche avec l’aide d’un groupe similaire aux États-Unis.
Le groupe offre également une formation volontaire gratuite aux hommes et aux femmes sur comment tricoter les seins et ensemble ils aident des milliers de femmes au Kenya.
Crédit photo : facetofaceafrica