Magistrate, ancienne ministre des droits humains, ancienne ministre de la justice, et ancienne ambassadeur, Salamata Sawadogo, Tapsoba est l’une des pionnières de l’Association des femmes juristes du Burkina Faso. Elle a présidé ladite association de janvier 1999 à juillet 2003. A l’occasion de la célébration des 25 ans de cette association, Salamata Sawadogo, Tapsoba s’est prêté à notre micro. Zoom sur une femme d’influence
Quel a été votre rôle dans la création de l’association des femmes juristes du Burkina ?
J’étais membre fondateur de l’association de femmes juristes en Novembre 1993 au moment de l’assemblée générale conjonctive. Et à cette époque j’étais secrétaire générale adjointe. J’ai pris les rênes de l’association en 1999 et nous nous sommes attelées à faire connaitre l’association à travers les activités que nous menions.
Parlez-nous des activités que vous avez menées au cours de votre mandat
J’ai présidé l’association de janvier 1999 à juillet 2003. Le grand projet qui nous a lancé est un projet financé par le centre d’études et de communication canadienne. C’est avec cela que nous avons commencé à rédiger des répertoires, à organiser des séminaires de sensibilisation et des formations. Nous avons également entrepris de faire des images, des plaquettes explicatives pour les personnes qui ne sont pas alphabétiser en français. Avec ces activités menées, nous avons pu mettre les gens en confiance et nous avons beaucoup intervenu dans d’autres domaines. Avec d’autres organisations, nous avons observé les différentes élections municipales et législatives qui se sont passées en 1999 et en 2002. Nous étions dans le grand collectif et à un moment donné c’était notre association qui était à la tête de l’observatoire indépendante des élections.
A 25 ans d’existence de l’association, quels sont vos souhaits ?
Je souhaite que l’association puisse être beaucoup soutenue parce que beaucoup de chose reste à faire. Nous avons des femmes très engagées pour l’amélioration du statut de la femme au Burkina Faso et en Afrique. Si on n’est pas soutenu, on risque de ne pas pouvoir mener toutes nos activités.
Un mot sur la problématique du quota genre actuellement en débat
Nous tenons au quota genre, c’est même une directive de l’union africaine. Ne pas aller dans ce sens serait ne pas respecter les engagements internationaux que notre pays a ratifié. Mais nous espérons toujours que nous allons être entendus parce que c’est un souhait pour les femmes. Quand les femmes travaillent, elles travaillent pour tout l’ensemble de la population et je pense que si le nombre de femme augmente à l’assemblée nationale, nous allons avoir une autre façon de promouvoir le droit parce qu’on va voter des textes avec la sensibilité que la femme s’est fait valoir
Outre les fonctions ministérielles qu’elle a exercées, Salamata Sawadogo a été ambassadrice du Burkina Faso dans plusieurs pays tels qu’au Sénégal, en Guinée Bissau, au Cap-Vert, en Mauritanie, en Gambie, en Afrique du Sud et dans d’autres pays. Elle a occupé les fonctions de présidente du Tribunal de travail, de magistrat au sein de la Cour d’appel puis vice-présidente du Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou.
Entretien rréalisé par Mary Sorgho