L’Association des Professionnelles africaines de la Communication (APAC) section Burkina, a célébré en différé, ce samedi 6 août 2022, la Journée panafricaine des femmes. L’activité a été marquée entre autres, par une conférence animée par l’ancienne présidente du Conseil Supérieur de la Communication, membre fondatrice de l’APAC, Béatrice Damiba sous le thème : Historique, enjeux et défis d’une organisation professionnelle de femmes dans le secteur des médias et de la communication au Burkina Faso ».
38 ans après sa création, l’APAC section Burkina fait toujours face à d’énormes défis . Malgré sa volonté de combattre les stéréotypes dégradants vis-à-vis de la femme véhiculée par les médias, force est de constater que cette guerre est loin d’être gagnée. « L’image de la femme est constamment bafouée à grande échelle et sa dignité est mise à rude épreuve », a déploré Béatrice Damiba.
A ce défi s’ajoutent les contraintes sociaux-familiales spécifiques à la femme. Selon la conférencière, l’égalité au travail ne saurait être mécanique à cause du statut de la femme qui est épouse et mère. « Une femme enceinte ou qui allaite ne peut pas être programmée de la même manière que les hommes », a laissé entendre Béatrice Damiba.
Victimes de l’obscurantisme, les femmes des médias font souvent face au défi de l’accès à l’information. « Elles sont parfois dans l’ignorance et on a tendance parfois à en abuser surtout en matière de leurs droits », a noté la conférencière.
La responsabilisation des femmes au niveau des médias demeure également un des défis majeurs même si le pari d’un meilleur accès des femmes et des filles dans les métiers de la communication semble être gagner.
Face aux enjeux de la démocratie et de la liberté d’expression, Béatrice Damiba a prodigué des conseils aux femmes des médias pour relever les défis. Elle a exhorté les participants à jouer leur partition à travers l’information vraie, la sensibilisation et la promotion du civisme et de la paix.
Quant au défi lié à la moralité, Béatrice Damiba a invité les femmes des médias à s’attacher aux valeurs telles que l’honneur et la dignité. « Il ne faut pas monnayer ses charmes contre des faveurs », a-t-elle recommandé. Elle a également suggéré aux participants de dénoncer les maux de la société et toujours prôner l’entente et la communion entre confrères et consœurs .
Au cours de cette conférence, Salimata Salembéré a partagé son expérience avec les participants tout en les exhortant à promouvoir l’excellence. Même si le métier du journaliste et du communicateur est parsemé d’embuches, Salimata Salembéré est convaincu qu’à cœur vaillant, rien n’est impossible. « Il faut toujours avoir à l’idée que vous devez être de bons exemples », a-t-elle recommandé aux participants.
Cette conférence s’inscrit dans le cadre de la relance des activités de l’association des professionnelles africaines de la communication (APAC). En rappel, l’APAC a été créée en octobre 1984 à Dakar au Sénégal avec pour objectif l’amélioration des conditions de travail des professionnelles de la communication.