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Le masculin ne l’a pas toujours emporté sur le féminin : cette règle n’est pas immuable !

Le masculin ne l’a pas toujours emporté sur le féminin : cette règle n’est pas immuable !
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Une des règles de grammaire que l’on apprend dès l’école primaire est que « le masculin l’emporte sur le féminin. » Les maîtresses et maîtres ont pris le soin de nous expliquer que même s’il y a mille femmes et un seul homme dans une phrase, l’accord se fait au masculin.J’ai toujours trouvé cette règle injuste et incompréhensible.

Ce sentiment d’injustice et même d’indignation est vécu par nombre de femmes également. Dans ce sens, Michaël Lessard et Suzanne Zaccour (2018 : 8) donnent une anecdote en disant que même si on enferme les femmes de toute la Terre avec un chat dans une salle et que la salle disparaissait au cours de la nuit, on écrira ils ont disparu. Il en est de même pour les objets, on dira 1000 femmes et un vélo sont pris en photo.

 

Ces exemples montrent comment les femmes sont effacées, rendues invisibles, à la limite reléguées hors de l’humanité par certaines règles de la langue française. Mais on pourrait nous répondre que ce sont des réflexions de féministes qui exagèrent tout, car il s’agit de la règle du masculin générique, c’est-à-dire le masculin désignant « l’espèce humaine sans distinction de sexe. »

 

Mais pourquoi le masculin l’emporte sur le féminin ? Est-ce que le masculin l’a toujours emporté dans les règles de grammaire ?

 

Cet article se base essentiellement sur une recherche documentaire. Il voudrait d’une part, montrer que d’autres règles de grammaire ont existé avant l’introduction de la règle de primauté du masculin et d’autre part, sensibiliser sur l’importance de rendre visibles les femmes à travers le langage.

 

 

  • Quelques faits

 

Selon le dictionnaire Larousse, la grammaire est l’ensemble des règles phonétiques, morphologiques et syntaxiques, écrites et orales, d’une langue. Ainsi, c’est la grammaire de la langue française qui édicte les règles d’accord. Les élèves, les étudiants et étudiantes, les écrivains, écrivaines, les personnes enseignantes, les chercheur×e×s, etc., toutes et tous veillent à les respecter lorsqu’ils/elles rédigent des textes. Dans le cas contraire, il y a le risque que les écrits soient mal notés, voire rejetés.

 

Notons que les règles de grammaire d’une langue sont généralement établies par les spécialistes de la langue que sont les grammairiens, les linguistes et les académiciens.

 

Dans le cas du français par exemple, l’Académie française joue un rôle important dans l’établissement des règles de la grammaire et de l’orthographe. L’Académie française est une institution créée en France en 1635 par le Cardinal de Richelieu sous le règne de Louis XIII avec pour  mission de travailler à la sauvegarde et au développement de la langue française. Les membres de l’Académie française sont au nombre de 40. Ils/elles sont élu×e×s par cooptation c’est-à-dire que pour y être intégré×e, le candidat ou la candidate doit être proposé×e par l’un×e des membres actuel×le×s et être élu×e à la majorité des voix. Une fois élu×e, un académicien ou une académicienne occupe son fauteuil à vie.

 

Historiquement, les femmes ont été exclues de cette institution prestigieuse. Ce n’est qu’en 1980 que la première femme, l’historienne et philologue Marguerite Yourcenar, a été admise à l’académie française. Depuis lors, d’autres femmes ont été élues, mais leur nombre reste limité par rapport au nombre total des académiciens. Il a donc fallu plus de trois siècles, précisément 345 ans, pour qu’une femme soit élue à l’académie française.

 

Selon les statuts de l’académie française, les 40 sièges ne peuvent être occupés que par des personnes « de bonnes mœurs, de bonne réputation et de bon esprit ». (Michaël Lessard et Suzanne Zaccour, 2018 : 13 ). Nous pouvons donc observer une évolution positive dans les représentations où les femmes sont également vues comme des êtres qui peuvent posséder lesdites qualités.

 

2        La puissance du masculin qui l’emporte : résultat d’une lutte

d’académiciens misogynes

 

Michaël Lessard et Suzanne Zaccour (2018 : 09) notent que « […] la primauté du masculin n’est ni intuitive, ni naturelle, ni nécessaire. […] En vérité, la primauté du masculin n’est pas intrinsèque à la langue française. Elle est plutôt le résultat d’une lutte menée par des grammairiens, des auteurs et des savants misogynes. Si l’on dénonce fréquemment la dimension politique de la féminisation, qui « dénaturerait » la langue au nom de l’émancipation des femmes, il faut savoir que sa masculinisation a été -et demeure- tout autant un projet politique. » La masculinisation a été un processus qui a reposé sur deux axes.

 

Au niveau du premier axe, on a travaillé à effacer les féminins désignant des professions nobles. On a supprimé du vocabulaire des termes comme professeuse, philosophesse, autrice parce qu’on ne pensait pas que des femmes puissent exercer ces activités et l’on a conservé des termes comme serveuse, tenancière. Ce sont les représentations des rôles de sexes dans la société que l’on reproduit comme l’illustre la réflexion de Sylvain Maréchal qui écrit en 1801 : « Pas plus que la langue française, la raison ne veut qu’une femme soit auteur. Ce titre, sous toutes ses acceptions, est le propre de l’homme seul ». (Vienot 2014 : 60 citée par Michaël Lessard et Suzanne Zaccour 2018 : 10)

 

Le deuxième axe a consisté à faire du masculin, un genre générique. Michaël Lessard et Suzanne Zaccour (2018 : 10) font observer que jusqu’au 17ème siècle, on accordait l’adjectif et le verbe en se basant sur le nom ou le sujet pertinent le plus proche. Ainsi, on disait les hommes et les femmes sont intelligentes ; les femmes et les hommes sont intelligents. C’était l’accord de proximité. Cette règle sera abandonnée au 17ème siècle au profit du principe du masculin qui l’emporte présenté par des académiciens comme une conséquence logique de la supériorité masculine.

 

3        Pour une langue où les femmes ont toute leur place : des alternatives à la forme masculine dite générique.

 

Les recherches montrent que presque toutes les autorités linguistiques occidentales ont adopté des stratégies de féminisation des noms de métier, fonction, grade et titre depuis des décennies. Le Québec, au Canada, serait le précurseur dans la féminisation du langage. L’Office québécois de la langue française a recommandé officiellement dès 1979 l’emploi de l’appellation féminine pour désigner les femmes en poste au sein de l’administration publique.

Il semble que c’est l’académie française qui est la plus résistante au changement.

(Université du Québec, 2021 : 17)

 

Plusieurs stratégies sont proposées pour prendre en compte les femmes dans la langue. Les principales sont :

 

  • abandonner l’utilisation du masculin générique ;
  • utiliser les doublets complets : Une étudiante, un étudiant ; une enseignante, un enseignant ; une formatrice, un formateur ; une assistante, un assistant ;
  • utiliser le point médian « · » : étudiant×e , expert×e ; étudiant×e×s , expert×e× Soulignons que certaines écoles recommandent l’utilisation d’un seul point médian par mot, même au pluriel : étudiant×es ; expert×es  (université du Québec, 2021 : 20) ;
  • privilégier les mots et termes épicènes, c’est-à-dire ceux qui ont la même forme au masculin et au féminin et qui peuvent désigner aussi bien des femmes que des hommes : militaire, fonctionnaire, ministre, stagiaire, partenaire, volontaire ;
  • recourir systématiquement à la désignation Madame et renoncer à la désignation Mademoiselle.

 

 

Formes épicènes qui s’adressent aux deux sexes

 

ÉcrivezN’écrivez pas
Le corps estudiantin

La population étudiante

Les étudiants
Les êtres humainsLes hommes, L’Homme
Les membres du corps professoralLes professeurs
Les bénéficiaires d’une bourseLes boursiers
A la satisfaction généraleA la satisfaction de tous
Chaque jeuneTout jeune
QuiconqueCelui qui

 

Source : Tiré de Université de Lausanne, 2018.

 

Conclusion

 

Le texte montre en quoi le masculin ne l’a pas toujours emporté contrairement à cette règle de grammaire qui date du XVIIe siècle. Aujourd’hui, nombre d’autorités linguistiques s’accordent sur le fait que l’usage du masculin « générique et universel » véhicule un déséquilibre dans la représentation femmes/hommes. Rendre la langue française plus égalitaire passe par un renforcement du féminin dans l’ensemble du matériel linguistique : noms, pronoms, accords, etc. Il faut donc féminiser la langue qui, précisons-le, ne consiste pas à « penser » au masculin, puis de « traduire » autrement. La féminisation, c’est d’abord un mode de pensée avant d’être un mode d’écriture. Les modes de pensée des sociétés évoluant, la règle du masculin l’emporte doit pouvoir changer avec le temps.

 

Espérons que des acteurs et actrices des universités du Burkina Faso et même de l’espace du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) vont travailler à favoriser une évolution du langage conforme à celle d’une société qui vise l’égalité entre femmes et hommes. Le CAMES pourrait commencer par exemple par féminiser ou masculiniser les désignations des titres : un maître assistant, une maîtresse assistante ; un maître de conférences/de recherche, une maîtresse de conférences/de recherche ; un professeur titulaire, une professeure titulaire.

 

 

Références

Lessard Michaël et Suzanne Zaccour, Manuel de grammaire non sexiste et inclusive. Le masculin ne l’emporte plus. Éditions Syllepse, 2018, 189 p.

Office québécois de la langue française, Banque de dépannage linguistique. Aide-mémoire sur la féminisation lexicale et la rédaction épicène, 2021.https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/23983/la-redaction-et-la-communication/feminisation-et-redaction-epicene/aide-memoire-sur-la-feminisation-lexicale-et-la-redaction-epicene

Université de Lausanne, Les mots de l’égalité : guide du langage féminisé et épicène, bureau de l’égalité, 2018.

 

Université du Québec, Guide de communication inclusive : Pour des communications qui mobilisent, transforment et ont du style ! 2021, 62p.

 

Vaugelas Claude Favre de, Remarques sur la langue française, Paris, Didot, 1647, p. 264.

 

Viennot Éliane, Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! Petite histoire de résistance de la langue française, Donnemarie-Dontilly, Editions iXe, 2014.

 

 

          Dre Lydia ROUAMBA

          Maîtresse de recherche en sociologie

           INSS / CNRST

         Palingwinde@hotmail.com

Tags: égalité des sexesféminisme
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