Dans un pays comme le Burkina Faso où les Violences basées sur le Genre (VBG) persistent, des voix se lèvent contre ce phénomène. Parmi elles, Nafissatou Beleme, âgée de 24 ans, impressionne plus d’un à travers son combat contre le phénomène.
Née à Tougan, commune située dans la province du Sourou au Burkina Faso, Nafissatou Beleme connue sous le pseudonyme de “La messagère “ est une étudiante en Sciences de l’information et de la communication, écrivaine et artiste slameuse de 24 ans.
Titulaire d’un BAC C obtenu au Lycée scientifique national de Ouagadougou en 2021, elle est retenue au test d’entrée de l’IPERMIC dans la même année. « J’ai donc entamé des études en sciences de l’information et de la communication. En 3e année, je me suis spécialisée en Communication d’entreprise et Relations publiques », explique-t-elle.

Lauréate du concours national de slam contre les VBG organisé par OXFAM au Burkina en 2023, Nafissatou Beleme est une slameuse dans l’âme. « J’écrivais depuis toute petite. Je dirais que c’est inné. C’était en classe de CE1, j’avais 10 ans. J’écrivais, mais rien de consistant. Juste que l’esprit de l’écriture était déjà omniprésent », dit-elle.
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Ayant grandi dans un environnement de violences, les textes de Nafissatou Beleme sont guidés par ses mauvais souvenirs. « Pour moi, les violences basées sur le genre sont toutes formes de violences administrées à une personne et nourries par le fait que cette personne est juste différente en genre », précise-t-elle. Ce qui l’oblige à fortement s’engager dans la sensibilisation et à la lutte contre le phénomène.
« Le constat amer que je fais de nos jours, c’est la persistance de ces violences dans presque toutes les sphères. J’ai horreur de la violence, elle engendre des conséquences néfastes tant sur le plan physique que psychologique », justifie-t-elle.

Pour Nafissatou, toute violence est à dénoncer, quel qu’en soit l’auteur ou la victime. Afin de soigner les maux causés par les violences basées sur le genre, Nafissatou s’inspire des injustices sociales, les abus ainsi que les moments de bonheur et de grâce.
Le plus souvent, laisse-t-elle entendre, mon inspiration naît de mes frustrations. Auteure d’un roman et un album, la jeune fille voit en ses réalisations, des parfaits outils de sensibilisation contre les VBG et elle compte réaliser d’autres œuvres du même genre.

Dans son combat, Nafissatou Beleme nourrit de grands rêves. Elle ambitionne créer une association pour une société plus juste et débarrassée de toute violence. A court terme, Nafissatou souhaite faire intégrer son roman dans le programme de lecture au Lycée. « C’est pour que mes messages atteignent déjà les lycéens, qu’ils grandissent avec la culture de non-violence et de résilience », confie-t-elle. À long terme, elle est presque hantée par la création de son association.
Abdoulaye Ouédraogo