Autrefois fréquentés par des dizaines de clientes par jour, les salons de coiffure perdent progressivement leurs clientes habituelles notamment, les élèves. À Ouagadougou, les professionnelles du secteur tirent la sonnette d’alarme.
Dans ce salon « Yasmine Coiffure », le calme est devenu la routine. Yasmine y passe presque toutes ses journées, souvent sans voir une seule cliente. « Dans la semaine, il peut arriver qu’on ait une seule cliente. Parfois, personne ne vient », confie Yasmine Sawadogo, propriétaire du salon situé dans le quartier Somgandé de la capitale.
Coiffeuse depuis bientôt 13 ans, elle affirme n’avoir jamais connu une période aussi difficile.
Avec ses trois employées, toutes des jeunes femmes, elle tente tant bien que mal de maintenir son activité malgré les charges telles que leur prise en charge, le loyer, les factures d’électricité et les dépenses familiales, qu’elle doit assurer malgré la rareté de la clientèle.
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La situation s’est aggravée depuis que le ministère de l’Enseignement supérieur à interdit les coiffures sophistiquées chez les élèves. Une décision qui a directement touché les salons de quartier, qui comptaient sur cette clientèle régulière, surtout les week-ends. « Pendant les fêtes, on pouvait coiffer entre sept et 10 clientes par jour. Aujourd’hui, les élèves ne viennent plus. Et quand elles viennent, c’est pour une natte simple à cent francs ou 200 francs », explique Mme Sawadogo.

Même constat du côté du « Salon chez Djamy ». Dramane Kalmogo, chargé commercial, se dit préoccupé par cette situation qui les affecte profondément. « Avant les fêtes, il y avait du marché. Après, plus rien. Surtout avec l’interdiction imposée aux élèves. Avant, elles se coiffaient avec des mèches à partir de 5000 francs. Et quand on coiffait sept personnes dans la journée, la semaine était gagnée. Mais aujourd’hui, elles ne viennent presque plus. Même quand elles viennent, c’est pour des coiffures à 500 ou 1000 francs. » explique-t-il.
Nonobstant les difficultés, l’espoir demeure. Car ils espèrent tous la situation va changer, un jour. Et c’est cet espoir qui leur permet de ne pas baisser les bras.
Seyni Yameogo