Derrière les stands aux couleurs vives et les senteurs épicées qui flottent dans l’air, une foule composite déambule entre les expositions, les assiettes fumantes et les danses traditionnelles. Pendant deux jours, les 12 et 13 avril 2025, le Musée National du Burkina Faso s’est transformé en une véritable mosaïque culturelle à l’occasion des « Journées des Communautés Étrangères vivant au Burkina Faso », une initiative du ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme.
De la Guinée au Nigeria, en passant par le Cameroun, le Tchad ou encore le Liberia, une quinzaine de communautés ont répondu à l’appel pour faire vivre l’unité africaine à travers leurs savoir-faire, leur gastronomie et leurs traditions. Pour Alida Compaoré Nguepnang, d’origine camerounaise et résidant au Burkina depuis 2013, l’émotion est palpable. « C’est une très belle initiative. Nous avons rencontré des communautés que nous ne pensions pas croiser, un jour. Cela nous rapproche de toute l’Afrique, en général », affirme-t-elle.

Les visiteurs, eux aussi, se laissent emporter. Les pas s’arrêtent devant les tenues traditionnelles, les danses, les mets aux noms évocateurs. A en croire Nancy Fonou Nono, ingénieure camerounaise installée à Ouagadougou depuis 2012, c’est une prise de conscience identitaire qui s’opère. « On se rend compte que l’Afrique a vraiment été divisée par les colons. On mange les mêmes repas, même si on ne les cuisine pas de la même manière. C’est juste les noms qui changent », confie-t-elle.

Une Afrique unie dans la diversité
Les stands sont autant de voyages sensoriels. Côté Cameroun, on présente le Ndolè au bâton de manioc, fait à base de feuilles semblables au « kõo safan burkinabè« et d’arachide. A cela s’ ajoutent des mets comme la tenue militaire, un mélange de maïs sec et de feuilles de makabo.
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À quelques mètres, le Nigeria est représenté par Ajunuka Jude, président sortant des communautés nigérianes au Burkina. « Je vis ici depuis 2005. Cet événement, c’est une véritable coalition fraternelle. Si cela continue, cela renforcera encore plus, les liens entre nos peuples », laisse-t-il entendre.

Du côté du stand libérien, Victoria Yawson accueille avec sourire et chaleur. Sur la table, du riz accompagné de sauce aux feuilles de manioc, et du pain de riz. Non loin, la Guinée brille par son authenticité. Du fonio avec la sauce pâte d’arachide et également des boulettes guinéennes. Natalie Guilavogui, qui vit au Burkina depuis bientôt deux ans, avoue : « Depuis que je suis ici, je n’avais jamais mangé les boulettes ni le fonio. Aujourd’hui, je me régale ».

Un pas vers l’intégration et la paix
Au-delà des mets et des tenues, ces journées sont un appel à l’unité. Elles donnent à voir ce que l’Afrique partage de plus précieux, une culture commune, des traditions similaires, et une volonté de fraternité. C’est aussi une main tendue vers l’intégration des étrangers vivant au Burkina Faso, dans un climat marqué parfois par les replis identitaires ou la méconnaissance des autres cultures. Entre rires, échanges, ambiance et découvertes, le Musée National a été, l’espace de deux jours, un symbole vivant de l’unité africaine dans toute sa diversité.
Fabrice Sandwidi
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