À Ouagadougou, une affaire judiciaire inédite bouleverse un quartier. Un homme poursuit sa propre mère en justice, l’accusant de vouloir s’approprier une parcelle qu’il dit avoir acquise lui-même. Un conflit familial qui met en lumière les limites de la confiance au sein même des liens du sang.
La scène aurait pu se passer dans un film, mais c’est bien la réalité. À Ouagadougou, un homme a décidé de traduire sa mère devant le tribunal pour une affaire de terrain. Le litige, d’apparence purement foncier, cache en réalité une rupture familiale profonde, alimentée par des années de confiance mal placée.
Il y a une vingtaine d’années, le fils, alors jeune adulte, avait acquis une parcelle avec ses propres ressources. Par souci de sécurité ou par stratégie, il avait choisi d’enregistrer le terrain au nom de sa mère, croyant faire preuve de sagesse. Pendant des années, cette décision n’avait suscité aucune contestation.
Mais récemment, lorsque l’homme a voulu vendre le terrain pour financer un projet personnel, sa mère s’y est opposée catégoriquement. Refusant d’effectuer le changement de nom pour lui permettre de disposer de la parcelle, elle a déclenché une série de tensions familiales. Le fils affirme que sa mère n’a jamais eu les moyens d’acheter une parcelle par elle-même, n’ayant exercé aucune activité rémunératrice dans sa vie.
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Malgré plusieurs tentatives de médiation familiale, le dialogue s’est rompu. Le reste de la fratrie, loin de soutenir le plaignant, aurait pris le parti de la mère, renforçant l’isolement de ce dernier. Ne voyant plus d’issue, il a saisi la justice pour faire valoir ce qu’il considère comme un droit légitime.
L’affaire relance un débat sensible au sein des familles burkinabè : la confiance suffit-elle à garantir la sécurité d’un bien ? Peut-on s’en remettre aux liens familiaux pour gérer des questions de propriété ? Et que dit la loi dans un cas où les documents administratifs contredisent la réalité vécue ?
Le tribunal aura la lourde tâche de démêler cette affaire délicate. Mais quelle que soit la décision, une chose est sûre : la famille, elle, risque de ne jamais se remettre de cette épreuve.