A 48h de la tabaski au Burkina Faso, éleveurs et clients se préparent pour que la fête soit une réussite. Ce mercredi 04 juin 2025, à Ouagadougou, Abdoul Moumine Sawadogo espère pouvoir vendre tous ses moutons d’ici, le jour J.
Des moutons de tailles différentes et à des prix variés, c’est le bétail de Abdoul Moumine exposé ici et qui cherche preneur. Habitant à Somgandé au secteur 19, il a l’habitude de venir vendre dans ce coin, à Baonghnoré, à chaque fois que les fêtes s’approchent. Hier, il a fait un repérage des lieux afin de voir ce qu’il pourra tirer comme profit aujourd’hui et demain.
Ce matin, il est là avec 21 têtes de moutons. Installé à un angle du canal en chantier, à quelques mètres de l’Université libre du Burkina, Abdoul Moumine se frotte déjà les mains alors qu’il n’est que 9h30.
Deux clients sont en train de marchander sur le prix des moutons. Issaka Compaoré et un autre homme. Aux dires de Issaka Compaoré, il a été sollicité pour aider ce dernier à bien choisir son mouton car il n’y connaît pas grand-chose en élevage. C’est donc avec l’œil d’un averti qu’il va l’aider à trouver ce qu’il veut.
A les écouter, ils viennent eux aussi de Somgandé et ils n’ont pas trouvé de moutons en vente dans ce quartier. Commencent alors, les négociations!
« Il faut laisser à 75 000 fcfa », lui dit Issaka Compaoré qui a déjà ciblé une tête. « 75 mille ? Non, ça ne vaut pas. Je peux vous faire ça, à 80 mille. En deçà de ce prix, ce n’est pas possible. Comme ça même, je n’ai rien dessus », explique Abdoul Moumine.
Après 10 minutes de négociations, ils n’ont pas trouvé un terrain d’entente. Les deux clients retournent dans leur véhicule. Abdoul Moumine a l’air déçu. Mais en quelques minutes, ils ressortent de la voiture et reviennent vers notre commerçant dont le visage s’illumine, tout d’un coup.

Il faut noter que Issaka Compaoré a travaillé pendant 36 ans à l’abattoir frigorifique de Ouagadougou. Fort de son expérience, il affirme que ces moutons sont sains. Il ajoute « En ce qui me concerne, je dirai que cette année, les prix sont chers. Cependant, quand tu penses à tout ce que les vendeurs ont misé dans l’élevage de ces moutons, tu ne peux qu’être compréhensif ».
Le marché étant conclu, le vendeur attache les pattes du mouton et le met dans le coffre.

Selon Abdoul Moumine, comparativement à l’année dernière, il n’y a pas grande chose à dire. A la même période, il est sorti avec 71 têtes de moutons et à la fin, il ne lui restait que trois.
Mais, cette année, il n’y a pas de moutons et à cause de l’insécurité, les voyageurs ne peuvent pas se déplacer avec les animaux. Même s’ils arrivaient à le faire, ce n’est pas en grand nombre.
« S’il n’y avait pas cette cherté de la vie, les affaires iraient bon train. Ces moutons que vous voyez, sont de ma ferme. Je les ai nourris et entretenus.. Les prix varient entre 75 000 et 150 000 FCFA », justifie-t-il.
Après avoir empoché son argent, il s’occupe à nouveau de son bétail tout en espérant d’autres clients.
Pour terminer, Abdoul Moumine souhaite bonne fête à tous les musulmans et un retour de la paix au Burkina Faso.
Françoise Tougry