Le ministère de la Communication a procédé, ce jeudi 5 juin 2025 à Ouagadougou, à l’installation officielle du Comité technique chargé de la délivrance de la carte de presse et du laissez-passer. Ce comité, désormais logé au sein de la Direction générale de la communication et des médias, incarne une nouvelle étape dans la structuration et la professionnalisation du secteur médiatique au Burkina Faso.
La carte de presse ne sera plus un simple document, mais un véritable instrument de crédibilité, de professionnalisme et de régulation. C’est dans cette optique que le gouvernement, à travers le ministère en charge de la Communication, a officiellement installé ce jeudi 5 juin le Comité technique chargé de la délivrance de la carte de presse et du laissez-passer.
La création de ce comité s’inscrit dans la dynamique engagée en octobre dernier, lorsque le Conseil supérieur de la communication (CSC) a opéré le transfert de compétences au ministère de la Communication. Celui-ci détient désormais les pleins pouvoirs en matière de délivrance de la carte de presse, un tournant salué par de nombreux acteurs du secteur.

Dans son discours d’installation, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Gilbert Ouédraogo, a insisté sur l’importance de ces documents professionnels dans le contexte actuel. « La carte de presse et le laissez-passer sont des outils indispensables pour les journalistes dans l’exercice de leur mission, parfois dans des conditions dangereuses. Il est impératif que leur délivrance repose sur des critères rigoureux et transparents », a-t-il souligné.
S’adressant aux membres du comité, il a lancé un appel à la rigueur, à l’éthique et au sens du devoir. « Votre engagement, votre expertise et votre connaissance professionnelle sont essentiels pour garantir la crédibilité de ces documents. Au-delà de leur mission administrative, le comité devra également formuler des recommandations visant à améliorer le cadre de régulation du métier de journaliste au Burkina Faso », a-t-il expliqué.
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Une composition représentative et un mandat tournant
Le Directeur général de la communication et des médias, Yirmalin Frédéric Somé, a apporté des précisions à l’issue de la cérémonie. « Le comité est composé de 12 membres, tous désignés par les organisations professionnelles des médias. À ceux-ci s’ajoutent quatre observateurs, issus du CSC et du ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme », a-t-il expliqué.

Concernant la durée de leur mission, un système de rotation a été prévu. Selon les dires de Yirmalin Frédéric Somé, le mandat est de trois ans. À son terme, un tiers des membres est renouvelé, tandis que les deux autres tiers poursuivent leur mission pour une nouvelle période.
Un outil pour une presse plus crédible
À travers cette réforme, les autorités entendent assainir le paysage médiatique, en s’assurant que la carte de presse soit délivrée uniquement à ceux qui exercent effectivement le métier et en vivent. Il s’agit aussi d’un signal fort à destination de l’opinion et des institutions. La presse burkinabè s’inscrit dans une dynamique de responsabilisation et de professionnalisation.
« Ce comité aura la lourde mission de trier les candidatures et d’octroyer la carte de presse à celles et ceux qui répondent aux critères. C’est un pas important vers une presse plus responsable et crédible, dans un environnement médiatique souvent soumis à la pression et aux incertitudes », a résumé le DG de la communication et des médias après la cérémonie.
Fabrice Sandwidi