Au marché de Dassagho, une jeune entrepreneure a réussi à se faire une place au soleil dans la commercialisation des produits locaux, notamment la vente des oignons. Un stand, des provisions, des grillages de stockage, un accueil chaleureux, de grandes ambitions. Voici entre autres, le secret de Denise Kaba pour faire des clients heureux.
Denise Kaba a vu le jour, dans les années 90 à Tiébélé dans la province du Nahouri. Elle fait l’école primaire à Téma Bokin et dans le Boulgou où elle décroche son CEP. Ensuite, elle poursuit ses études secondaires à Pô, Koudougou et Ouagadougou jusqu’en classe de terminale. Cursus sanctionné par l’obtention du baccalauréat.
A partir de cette période, elle se lance dans la vente des sacs à main, des chaussures, des slips, des habits, et bien d’autres marchandises.
« Mais, j’avoue que je suis tombée en faillite. Non seulement, ces articles ne sortent pas comme il le faut. Mais, les clientes les prennent souvent, à crédit. C’est ainsi que l’idée de vendre quelque chose dont on peut avoir besoin, à tout moment, m’est venue à l’esprit », relate Denise Kaba.
Cette idée qui lui passe par la tête, elle ne la considère pas comme banale. C’est plutôt une idée géniale.
« Je me suis levée, un matin et j’ai fait le tour du marché de Dassagho. Je me suis vite rendue compte que la vente des condiments surtout, les légumes répondaient mieux à ma préoccupation. C’est dans la vente générale des légumes que j’ai épinglé celle d’oignons, en particulier », justifie-t-elle.

Dans ce marché, elle a sa place et son amour pour le travail a permis à bon nombre de personnes de croire en elle et d’avoir confiance en ce qu’elle fait.
Depuis qu’elle a mis en place ce commerce, Denise Kaba fonctionne sur fonds propres. Toutefois, en guise de soutien, elle a des partenaires commerciaux qui l’accompagnent.
Elle espère qu’un jour, les banques lui ouvriront grandement, les portes afin de lui permettre de répondre favorablement aux attentes des clients et d’agrandir son commerce.
Denise fait remarquer que le chemin de l’entreprenariat n’est pas une ligne droite. Et à ce sujet, elle rappelle une situation difficile qu’elle a vécue. En effet, dans la vente des oignons, elle a connu d’énormes pertes. Cependant, grâce aux partenaires, elle a pu se remettre sur pieds.

« Mes clients sont ceux du marché de Dassagho, le public de Facebook, quelques commandes de la Côte d’Ivoire, du Ghana et même du Togo », explique-t-elle.
Elle collabore avec des fournisseurs qui ramènent le stock des différentes provinces du pays.
« Ce travail est ma profession. Mon bureau et ma principale source de revenus ».
Actuellement, la plus grosse difficulté qu’elle rencontre est l’insécurité nationale car plusieurs zones déclarées rouges sont des zones de production d’oignons.
Conséquences, l’approvisionnement devient délicat. En plus, elle n’arrive pas à satisfaire toute la clientèle, faute de moyens conséquents.
« Ce travail est ma profession. Mon bureau et ma principale source de revenus », dit Denise qui ne se décourage pas malgré les défis auxquels, elle fait face.
En plus de ces défis, elle est regardante sur la qualité des produits qu’elle offre. Pour ce faire, elle a un magasin de stockage qui abrite les oignons et les protège contre les intempéries pendant la saison des pluies et la période de la chaleur.
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« Mon seul grand projet du moment, c’est de développer davantage cette activité et si possible traverser la frontière », tel est le vœu émis par Denise Kaba. Ce cri de cœur, on l’espère, aura écho au-delà du pays des hommes intègres.
Mais, en attendant, son stand continue d’attirer la curiosité des visiteurs.
« Des élèves, des étudiants ou certains chômeurs s’approchent pour chercher à comprendre comment cela se passe. J’invite aussi tout un chacun, à venir au marché afin qu’il touche du doigt, la réalité de la vente des oignons », sollicite-t-elle.
Pour ceux qui envisagent, un jour, faire comme elle, Denise leur dit ceci : « N’hésitez pas à vous lancer! Mais, il y a des règles de conservation qu’il faut connaître pour éviter assez de pertes », recommande-t-elle.
Françoise Tougry