Le ton a été donné pour la 7e édition de l’albiweek. Ce vendredi 13 juin 2025, l’Association des Femmes Albinos du Burkina (AFAB) a lancé un plaidoyer pour une meilleure prise en charge surtout, sanitaire et une éducation plus inclusive.
« Ma différence, mon originaltié », c’est sous ce son de cloche que l’Association des Femmes Albinos du Burkina a fait entendre sa voix.
« Pour cette édition, nous attendons, un document stratégique qui va orienter les décideurs, les différents partenaires, tous les acteurs-clés et qui pourra accompagner les personnes atteintes d’albinisme pour une inclusion effective et un bien-être de ces personnes au Burkina Faso », a martélé la présidente de l’AFAB Maïmouna Déné.
Depuis 10 ans, l’AFAB collabore avec les hommes de médias. Et à l’occasion de cette 7e édition, l’association a jugé opportun de renforcer leurs capacités pour qu’ils puissent plonger davantage dans les réalités vécues au quotidien par ces personnes atteintes d’albinisme, aux plans social, psychologique, économique et sanitaire.

Pour Maïmouna Déné, la table ronde qui est au programme devra permettre aux acteurs des institutions et du gouvernement ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers de réfléchir sur un document d’orientation et d’accompagnement.
Elle a souligné un aspect très touchant, l’ignorance qui pousse les enfants à maltraiter leurs camarades atteints d’albinisme parce qu’ils se posent souvent, la question suivante. « Si leur peau est blanche, comment peut être, la couleur de leur sang ? ».
La séance de don de sang vient donc, comme une réponse à cette interrogation avec l’intention de contribuer à sauver des vies, en venant en aide à certaines personnes qui ont un problème de cancer de peau.
Elle signale également que bon nombres de personnes atteintes d’albinisme ont d’énormes difficultés pour avoir du sang quand elles sont malades.
Autre raison avancée, l’activité du jour vise à montrer à la population burkinabè que les personnes atteintes d’albinisme ont juste un manque de mélanine dans leur corps. Ce qui rend leur peau blanche. Sinon, ils sont comme tout le monde.
Le cri de cœur de l’association a eu écho favorable car le gouvernement a réaffirmé son engagement à soutenir les actions de la structure vers une politique sanitaire inclusive pour les personnes atteintes d’albinisme.
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Les membres de l’association font de leur mieux pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés notamment, intensifier les actions de sensibilisation, déconstruire les stéréotypes et vulgariser les mesures de prévention des pathologies liées à l’albinisme.
Mais, le manque de ressources financières et sanitaires constitue un obstacle. Ils aimeraient avoir leur propre siège car actuellement, ils travaillent dans des bureaux en location. Les dortoirs deviennent insuffisants au regard du nombre croissant des personnes marginalisées, rejetées par leurs familles et qui trouvent refuge là-bas.
En résumé, ils rêvent d’un toit où ils vont dormir sans s’inquiéter, travailler avec le sourire, avoir de la logistique pour les formations et les activités génératrices de revenus, bénéficier d’un forage. Aussi, une clôture pour le terrain, les mettra à l’abri de beaucoup de désagréments.

La présidente de l’AFAB rassure ses frères et sœurs qu’ils ne sont pas seuls et qu’ils ont leur place dans la société, en témoigne l’engouement autour de toutes les activités.
Françoise Tougry