Le Tribunal de grande instance (TGI) de Nouna, en audience délocalisée à Dédougou, a jugé ce jeudi un dossier de violences conjugales aux relents de colère et d’alcool. À la barre, MC, un apprenti mécanicien de 45 ans, était poursuivi pour avoir volontairement incendié les effets personnels de son épouse. Il a été reconnu coupable et condamné à cinq ans de prison avec sursis, assortis du paiement d’un dédommagement à la victime.
Les faits remontent au 18 avril 2025. Ce jour-là, MC, sous l’emprise de l’alcool, a mis le feu à une cantine contenant des vêtements et de l’argent appartenant à sa femme, pour une valeur estimée à 500 150 FCFA. En audience, le prévenu a reconnu les faits, expliquant avoir été submergé par la colère après une vive altercation avec son épouse.
L’origine du conflit serait une dispute familiale. Selon MC, son épouse, dolotière de profession, aurait laissé leurs filles jumelles, âgées de moins de dix ans, sans surveillance au soleil, à proximité de son lieu de vente de dolo, avant de se rendre à l’église sans en avertir son mari. Alerté par la situation, MC aurait déplacé les enfants vers un salon de coiffure, fréquenté par leur mère.
À son retour, celle-ci découvre l’absence des fillettes et, après les avoir retrouvées, aurait menacé de les chasser du salon. Présent sur les lieux, MC s’en serait alors pris physiquement à sa femme, mais cette dernière a réussi à le maîtriser, aidée, selon elle, par l’état d’ébriété de son mari. Humilié en public, MC a regagné leur domicile conjugal et, dans un accès de rage, a incendié les biens de son épouse.
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Le procureur du Faso a souligné que le prévenu n’en est pas à son premier acte de malveillance à l’égard de son épouse. Par le passé, il avait jeté des ustensiles de cuisine de cette dernière dans un puits. Considérant la récidive morale et la gravité des faits, le ministère public a requis une peine de cinq ans de prison assortie d’une amende d’un million de FCFA, le tout avec sursis.
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. En plus de la condamnation pénale, la juridiction a déclaré recevable la constitution de partie civile de l’épouse, accordant à cette dernière la somme de 500 150 FCFA à titre de dommages et intérêts. En cas de non-paiement, une contrainte par corps de trois mois de prison a été prononcée.
Quant à la victime, aujourd’hui réfugiée chez son oncle, elle affirme ne pas être prête à retourner vivre avec son mari, estimant que son geste constitue une atteinte à ses valeurs culturelles. Toutefois, elle n’exclut pas un retour au domicile conjugal pour s’occuper de leurs enfants, à condition que sa famille accepte la demande de pardon formulée par MC.
Source : Lefaso.net