Autrefois portant la blouse blanche, aujourd’hui, Adèle Ouédraogo Zongo a réussi, à inscrire son nom sur la liste des femmes entrepreneures du Burkina Faso. En effet, infirmière de profession pendant plus de dix ans, elle évolue dans l’entrepreneuriat à travers sa marque Boaz Nature, qui propose des vins artisanaux bio, des infusions, des sirops et des pâtisseries à base de produits locaux.
Cheffe d’entreprise après avoir passé des années dans le domaine de la santé, Adèle Ouédraogo Zongo s’illustre par sa résilience, sa combativité et sa passion pour le bio. Agent de santé, Adèle trouve une autre voie, celle de la propreté et de l’hygiène notamment dans la transformation. « J’ai compris que j’avais littéralement des talents entre les mains », confie-t-elle avec une conviction profonde.

Au fil du temps, sa passion pour les produits naturels grandit. Elle se met donc à explorer la cosmétique, la pâtisserie, l’agro-alimentaire… jusqu’à ce que l’univers du vin artisanal s’impose à elle. Et elle s’y plonge corps et âme.
Du bissap au vin : un art au féminin
Autodidacte, curieuse et déterminée à ses débuts, Adèle commence à créer ses propres vins à base de bissap, de gingembre ou encore de baobab, qui, selon elle, « sont des trésors trop souvent négligés, alors qu’ils regorgent de bienfaits ». Pour elle, produire du vin bio n’est pas seulement une affaire de goût, c’est aussi un engagement, « valoriser les produits du terroir, préserver les savoirs locaux, encourager une économie solidaire », explique-t-elle.
Tout se fait à la maison. Elle lit, teste, rate et recommence. Petit à petit, elle se forme, affine ses recettes, perfectionne ses techniques. Et surtout, elle finit par suivre des formations et s’entoure des aînées dans le domaine. Là, elle apprend à maîtriser les fermentations et à ajuster les saveurs. « J’ai commencé par expérimenter chez moi, avec les moyens de bord, en me formant à travers des lectures, des tutoriels, des échanges avec d’autres passionnés et surtout beaucoup de pratique », confie-t-elle.
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A présent, avec BOAZ Nature, elle propose des vins doux, naturels, sans additifs, fabriqués dans le respect des ingrédients et de la santé, domaine dans lequel, elle s’est formée.
Le manque de financements, un obstacle
Son parcours n’a pas été sans embûches. Elle a dû composer avec le manque de moyens techniques, l’absence de financement, et parfois même le regard de son entourage. « Le plus difficile, c’était de tout faire à la main avec très peu de matériel. Et puis, certains ne comprenaient pas pourquoi une ancienne infirmière se lançait dans la fabrication de vin », se souvient-elle.

Mais loin de se laisser décourager, elle transforme chaque difficulté en opportunité. Avec courage, elle construit, pas à pas, son activité, en restant fidèle à ses valeurs.
Un avenir ambitieux
Aujourd’hui, Adèle rêve grand pour son entreprise. « J’envisage d’exporter mon vin bio à, moyen terme. Mon objectif est de faire découvrir nos richesses locales au-delà des frontières, en mettant en avant, des produits artisanaux, naturels et porteurs d’histoire », déclare-t-elle avant de renchérir « Je souhaite consolider ma production, améliorer l’emballage et obtenir les certifications nécessaires ».

Pour toutes ces personnes désireuses d’entreprendre, Adèle lance un message. « Commence avec ce que tu as, là où tu es! Ce qui compte, c’est de croire en toi. Même les échecs sont des étapes. Le monde a besoin de ton courage, de ta lumière », argumente-t-elle.
Avec son entreprise Boaz Nature, Adèle ne se contente pas de vendre que des produits. Elle partage une vision. Celle d’une femme qui a choisi de croire en ses talents, et qui transforme aujourd’hui les fruits de nos terroirs en élixirs de fierté.
Fabrice Sandwidi