Là où certaines voient un passe-temps ou une activité de vacances, d’autres y voient une activité en pleine croissance : le crochet. Longtemps perçu comme un hobby, il est devenu un véritable levier entrepreneurial. Elza Océane Belemsigri l’a bien compris en faisant du crochet, un art rentable et durable. Elle transforme ainsi, son savoir-faire en une marque authentique dénommée, Beocrochet. Zoom sur une jeune fille burkinabè qui promeut créativité, artisanat et business.
Originaire de la ville des goyaves Koupèla, Elza Océane Belemsigri est étudiante en licence de sciences de l’information documentaire. Mais, ses études ne l’empêchent aucunement de se trouver une activité génératrice de revenus. Quoi de mieux que de faire ce qui la passionne. C’est alors qu’elle se lance dans l’entrepreneuriat.

« J’ai tjrs eu une passion pour l’entrepreneuriat puisque depuis plus jeune, je faisais des amuse-gueules pour vendre et j’aimais voir les gens se battre, surtout les jeunes filles », explique-t-elle, toute radieuse.
À 23 ans, Elza Océane Belemsigri allie études et entrepreneuriat. Ce goût de l’initiative, elle l’a cultivé avec ferveur jusqu’à le transformer en projet de vie. Aujourd’hui, promotrice de sa marque « Beocrochet », elle montre son savoir-faire artisanal.
« Lorsque je voyais une tenue crochetée, cela me fascinait ».
Dans ce secteur, plusieurs domaines sont à explorer. Mais, Elza opte pour le crochet, fascinée par les tenues crochetées qu’elle voit défiler sur les réseaux ou dans la rue. « Lorsque je voyais une tenue crochetée, je ne sais pas ; Mais, cela me fascinait. Alors, un jour je me suis dit pourquoi ne pas se lancer dans ce domaine », confie-t-elle. Ce jour-là, est né Beocrochet, qui est plus qu’un simple nom. C’est une identité créative.

Selon Elza, l’amour du crochet, elle le tient de sa mère, enseignante et crocheteuse durant les vacances. « Je prenais des cours avec elle et je me formais en parallèle, avec des tutoriels en ligne », explique-t-elle.
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Aujourd’hui, Elza manie le crochet avec dextérité, imagination et art, donnant vie à des robes, des chapeaux, des nappes, des sacs et des pièces décoratives. « Tout ce qu’on peut faire avec de la laine, je le fais », argumente-t-elle, toute fière.
« Je veux prouver que l’artisanat est un talent à valoriser ».
Sur le chemin de l’entrepreneuriat, tout n’est pas rose car Elza rencontre des difficultés. Elle souligne le manque de moyens techniques, les difficultés d’approvisionnement en laine de qualité ou encore l’impatience de certains clients face à un travail qui exige du temps et de la minutie. « Le crochet, c’est entièrement fait à la main. C’est un art qui demande de la patience, de la rigueur et beaucoup de passion », lance-t-elle.

Toutefois, ces obstacles ne semblent pas freiner les ambitions de la promotrice. Avec une vision claire, elle rêve de faire de Beocrochet une marque à rayonnement international. « Je veux que Beocrochet traverse les frontières. Montrer au monde la beauté de la laine et prouver que l’artisanat, c’est un talent à valoriser », confie la jeune fille.
À celles qui aimeraient suivre sa voie, Elza Océane adresse un message d’encouragement. « Ce domaine n’est pas pour les faibles. Il faut du courage. Mais surtout, aimer ce que l’on fait, même si cela vous paraît petit. Il n’y a pas de sot métier et il faut toujours chercher à se perfectionner car on ne finit jamais d’apprendre », lance-t-elle.
Avec Beocrochet, Elza ne vend pas simplement des créations en laine. Elle vit sa passion et prouve, point après point, qu’avec du cœur et de la persévérance, on peut habiller le monde de ses passions.
Fabrice Sandwidi