À Douala, une jeune femme a frôlé la mort aux mains de Njock Pascy, son compagnon et père de son enfant. Séquestrée, battue, et menacée d’être découpée avant d’être mise dans un sac, elle a réussi à survivre à cette nuit d’horreur. Dans un témoignage bouleversant, elle raconte les violences qu’elle a subies ce jour-là, dans la maison de son bourreau, au quartier CCC. Lisez son témoignage.
Le dimanche 20, je lui ai dit que je devais aller coiffer ma grande sœur, lui poser une lace. C’est mon domaine, et d’ailleurs, il m’avait déjà accompagnée plusieurs fois pour faire des livraisons chez elle. Mais ce jour-là, il a commencé à s’énerver, me disant que je n’irais nulle part. Je lui ai demandé depuis quand il m’empêchait de sortir faire mes activités. Il m’a simplement répondu : « Si tu y vas, tu vas voir. » Je lui ai dit que je n’avais rien à me reprocher, que j’allais y aller, surtout que j’avais promis à ma sœur, qui devait voyager pour Yaoundé le lundi matin.

Il est sorti, et moi, j’ai continué à cuisiner et faire la lessive. Une fois tout fini, je suis allée me préparer pour partir. En arrivant chez ma sœur, il était environ 17h30. J’ai commencé à la coiffer tout de suite. On a fini vers 23h, car je devais aussi faire le brushing de deux autres perruques. Il faisait déjà nuit et il pleuvait, alors ma sœur m’a proposé de passer la nuit chez elle, par peur que je me fasse agresser en chemin. J’ai accepté.
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Le lendemain matin, quand je suis rentrée chez nous, je me suis rendu compte que les enfants n’étaient pas là. Ni son fils, ni ma fille. Il les avait confiés à son grand frère à PK12. Dès que je suis entrée, il a fermé la porte à clé derrière moi. C’est là que tout a basculé.
Il s’est jeté sur moi, m’a frappée violemment au visage, m’a étranglée au point où je n’arrivais plus à respirer. Il me répétait : « Marie, tu vas mourir. J’ai tout préparé, tu vas mourir. » J’avais du sang partout. Sur le visage, dans le nez, dans la bouche… Ensuite, il est allé à la cuisine, a pris un couteau, a allumé une cigarette, et m’a dit froidement : « Personne ne viendra te sauver. » Il avait déjà préparé les sacs dans lesquels il comptait mettre mon corps… »
Source : N’zui Manto