Salamata Kagambèga, épouse Ouédraogo a une formation universitaire en statistiques de Gestion. Elle a intégré la mine d’Essakane au moment de la construction en 2009. Depuis cette date, elle a gravi les échelons et a occupé plusieurs postes dont Contremaître Générale de l’usine en décembre 2024. Elle est une bénéficiaire du programme du plan de relève à Essakane.
Comment êtes-vous devenue Contremaître Générale d’usine ?
C’est par coup de chance que je me suis retrouvée dans le secteur minier. En effet, en 2009, j’ai reçu une offre de recrutement de la mine d’Essakane encore en construction que je ne connaissais pas. La mine recherchait des jeunes filles (étudiantes) pour une formation en traitement de minerais. Je devais transférer l’offre à une amie et cette dernière m’a finalement, encouragée à postuler. A l’issue de l’examen, j’ai été surprise d’avoir été retenue. Ainsi, je fais partie de la première cuvée d’opératrices recrutées et formées en 2009 par la mine d’Essakane en partenariat avec l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi (ANPE) de Dori et sous la supervision sur place de techniciens du Centre de formation professionnelle de Val d’or (CANADA), commis par la mine d’Essakane.
A l’issue de la formation en 2010, j’ai intégré la mine d’Essakane comme opératrice à l’usine de production. Depuis lors, au fil du temps, je me suis familiarisée rapidement avec tous les secteurs de l’usine du concassage au parc à résidus en passant par le broyage. Après ma formation à la salle de contrôle, j’ai été reçue quelques années plus tard, au poste d’opératrice principale de la salle de contrôle de l’usine ( le CERVEAU :contrôle de l’usine à distance). Ce poste fait ma fierté car en plus du pilotage, j’ai eu l’occasion de former plusieurs opérateurs à ce poste afin qu’ils soient autonomes. C’est ainsi que je suis passée d’opératrice principale salle de contrôle à occuper le poste de superviseur Usine.
La mise en place du plan de relève à Essakane m’a permis de suivre plusieurs formations dans le cadre du programme de Développement Individuel (PDI) qui sans doute, à contribuer à améliorer mes compétences techniques, mon leadership et mes aptitudes professionnelles, la qualité de mon rendement. A la fin de mon PDI, j’ai été nommée au poste de Contremaître en 2021. Par le biais des résultats atteints, j’ai été promue au poste Contremaitre Générale de l’usine en décembre 2024.
Étant la première à occuper ce poste à la section usine de la mine d’Essakane, cette ascension professionnelle est une belle promotion et une fierté pour moi et pour la compagnie.
En quoi consiste votre travail au quotidien et quelle est la taille de l’équipe que vous dirigez ?
Mon travail au quotidien consiste à m’assurer que toute l’équipe de l’usine travaille au quotidien de façon sûre et sécuritaire (selon les normes de la politique santé sécurité de l’entreprise), à identifier les inefficacités de production de l’usine et apporter les changements nécessaires pour atteindre les objectifs de production journalière, à communiquer et coordonner avec l’Équipe de la mine à l’élaboration des plans journaliers, à organiser la ronde des secteurs pour nous assurer de l’évolution des activités et lever les goulots d’étranglement si besoin, à participer aux différentes réunions de travail de la journée.
Quel est votre plus grande fierté dans votre carrière ?
Ma plus grande fierté durant mon parcours est mon passage de superviseur d’usine après avoir réalisée une performance exceptionnelle selon ma hiérarchie, au poste de contremaître d’usine (la première femme à occuper ce poste au niveau de la mine d’Essakane).
Comment procédez-vous pour gagner le respect et la confiance de vos collaborateurs ?
Pour ma part, ce métier est passionnant et galvanisant. J’ai confiance en moi face à toute situation que je rencontre. La maîtrise du secteur d’intervention, la force de proposition de solutions pertinentes face à une situation donnée, l’implication de mon équipe dans la recherche de l’excellence, la rigueur que je m’impose dans l’accomplissement de mes tâches, et l’écoute des collaborateurs en mère de famille, me permettent de gagner le respect et la confiance de mes collaborateurs dans ce milieu.
Avez-vous un conseil pour les jeunes femmes qui rêvent de travailler dans l’industrie minière ?
Mon souhait est de voir effectivement beaucoup plus de femmes dans le secteur minier. Le travail dans l’industrie minière est galvanisant avec chaque jour de nouveaux défis. La confiance en soi, l’abnégation, le don de soi, la disponibilité à un continuel apprentissage (formation continue), l’ouverture d’esprit, le dépassement des préjugés dû au fait que le milieu est fortement masculin sont indispensables pour se frayer un chemin et se faire une place au soleil dans l’industrie minière.
Source Mines_Actu_Burkina