« Quelles sont les solutions de financement innovantes qui permettent de renforcer la résilience face aux risques de catastrophes naturelles dans les pays africains » ? Cette question a été mise sur la table du webinaire organisé par le REMAPSEN (Réseau africain pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement). Le 3 septembre 2025, la Responsable de l’unité contenu et réseaux au Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDRR), Fanny Langella a donné son avis sur ce sujet.
Tenu sous le thème « Comprendre les enjeux économiques de la réduction des risques de catastrophes », cette conférence virtuelle a réuni des journalistes de plusieurs pays. Par catastrophe naturelle, il faut comprendre un événement terrible, horrible, affreux, provoqué par des conditions météorologiques extrêmes. Les catastrophes naturelles peuvent causer de graves dommages aux structures et aux environnements naturels, menaçant la vie humaine et animale. Par exemple, les inondations, les incendies de forêt, la sécheresse, les glissements de terrain, etc.
Selon madame Langella, il existe différentes pistes d’innovations qu’on peut explorer et à divers niveaux. Comme innovations dans le secteur de l’assurance, elle a mentionné les assurances paramétriques.
« Ce sont les assurances où le paiement est déclenché lorsqu’on atteint un certain seuil établi, auparavant. Donc, au lieu d’attendre une longue évaluation des dégâts, on a déjà un accord qui stipule que, s’il y a un cyclone de force 5 qui va toucher une certaine zone, à ce moment-là, ça déclenchera le paiement d’un certain montant », a-t-elle précisé.
Cette assurance paramétrique peut être établie au niveau de l’État. Mais, elle peut aucertains ssi déclencher des paiements directement aux communautés et la deuxième innovation porte sur produits d’assurances qui n’attendent pas que l’impact de la catastrophe se soit, fait sentir.
On peut avoir aussi des financements anticipatifs avec les débordements automatiques avant une catastrophe.
« Le financement anticipatif permet aux communautés de se préparer, d’évacuer d’une zone, d’évacuer leur troupeau, de protéger les stocks et les récoltes, etc. Donc, les populations peuvent se relever plus rapidement, après une catastrophe », a-t-elle expliqué.
Fanny Langella a également évoqué les systèmes de micro-assurances agricoles et la mobilisation des capitaux privés.
Elle a aussi cité les nouveaux produits tels que les obligations vertes. Ce sont des emprunts qui peuvent être réduits par un état une banque ou une entreprise pour financer des projets ayant un impact positif sur l’environnement ou la résilience. On peut ainsi financer, par exemple, des projets d’infrastructures résilientes de transport durable, de gestion de l’eau, etc.
« L’argent ainsi levé doit être uniquement, affecté à ces projets verts ou ces projets de résilience. Si les fonds servent à construire des infrastructures résilientes aux inondations ou à développer l’agriculture durable, ça réduit les risques de catastrophe », a-t-elle clarifié.
Une autre solution et non des moindres est ce qu’on appelle catastrophe bound. Ce sont des obligations, des titres financiers qui sont émis par un état et qui permettent de transférer le risque de catastrophe aux investisseurs. Au cas où, il n’y a aucune catastrophe, les investisseurs perçoivent leurs intérêts. Mais, s’il y a une catastrophe, l’argent sert à financer la réponse et la reconstruction.
« C’est un mécanisme de partage du risque et il y a beaucoup de mécanismes de financement de ce genre qui peuvent, au niveau souverain et au niveau des États, aider à limiter leur risque budgétaire et à protéger leur budget national pour ne pas augmenter la dette. On a aussi des produits qui s’adressent plus aux individus et aux communautés », a indiqué Fanny Langella.
Françoise Tougry