Depuis plus de trois décennies, au secteur 7 de Banfora, Madame Ouattara Waliba, travailleuse sociale à la retraite et aujourd’hui assistante maternelle agréée, ouvre les portes de sa maison et de son cœur aux enfants en détresse et aux survivantes de violences basées sur le genre (VBG). Véritable symbole de solidarité communautaire, elle offre espoir et réconfort là où il n’y avait que détresse.
Un refuge pour les plus vulnérables
Chez « Tantie Ouattara », comme on l’appelle affectueusement, sept enfants sont actuellement accueillis. Ils y séjournent entre un et trois ans, le temps d’une réinsertion, avant d’être proposés à l’adoption ou réunifiés avec leurs propres familles. Avec des moyens modestes, cette femme de cœur parvient à offrir repas quotidiens et un cadre chaleureux qui redonne aux enfants le sourire et l’envie d’avancer.
Des femmes également soutenues
Les femmes victimes de mariage forcé, de viol ou d’autres formes de maltraitance trouvent également refuge dans ce havre de paix. Rien qu’en 2024, six femmes y ont été hébergées, et cinq autres en 2025. Ces séjours leur permettent de se reconstruire, de reprendre confiance et de se préparer à une nouvelle vie.
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Un partenariat solide avec le MAHSN
La collaboration entre « Tantie Ouattara » et le ministère de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale reste solide. Chaque année, le Fonds National de Solidarité et de Résilience Sociale (FNS-RS) octroie une subvention proportionnelle au nombre d’enfants placés. Des dotations en vivres viennent compléter l’appui afin de garantir les besoins alimentaires de ces pensionnaires.
Pour Madame Ouattara, un soutien accru permettrait d’améliorer encore la qualité de la prise en charge :« Mon souhait est de recevoir une dotation plus conséquente pour mieux répondre aux besoins de ces enfants et de ces femmes qui comptent sur nous pour retrouver leur dignité. »
Un modèle à promouvoir
Les familles d’accueil comme celle de Madame Ouattara représentent un maillon essentiel dans la protection de l’enfance et l’intégration communautaire. Leur rôle mérite d’être davantage promu et soutenu, car elles incarnent les valeurs burkinabè de solidarité, de partage et de vivre-ensemble.
Les familles d’accueil constituent un mécanisme reconnu par l’État burkinabè depuis 2013. Elles accueillent temporairement des enfants privés de protection parentale, le temps de leur réunification familiale ou de leur adoption.
Statut légal : Les familles sont agréées par les services sociaux après une évaluation stricte.
Mission : Offrir aux enfants un environnement familial sûr, stable et protecteur.
Accompagnement : Elles reçoivent un appui financier et matériel du ministère à travers le FNS-RS et ses partenaires.
Impact : Ces placements permettent aux enfants de bénéficier d’un suivi psychosocial, de poursuivre leur scolarité et de retrouver progressivement leur équilibre émotionnel.
La promotion de ce dispositif est essentielle pour renforcer la protection de l’enfant et désengorger les centres d’accueil institutionnels.
Ministère de l’action humanitaire