Dans le but de renforcer les capacités de ses partenaires pour qu’ils arrivent à bien maîtriser le féminisme, Diakonia Sahel organise un atelier de formation des formateurs et formatrices sur le plaidoyer et les approches féministes. La rencontre se tient, du 22 au 26 septembre 2025 à Loumbila.
Diakonia dans sa nouvelle stratégie a mis l’accent sur le féminisme afin d’aider à harmoniser la compréhension de ce concept et éviter les discriminations. Ensemble, hommes et femmes doivent pouvoir s’épanouir dignement, dans la société.
« Pour nous, le féminisme, ce n’est pas faire en sorte que l’homme soit supérieur à la femme. Non, pas du tout ! Quand on regarde dans notre environnement, les femmes sont à l’écart de beaucoup de choses. On veut aujourd’hui, que les femmes sortent de leur rang et se mettent au même niveau que les hommes, qu’on puisse les accompagner pour contribuer au développement. Les femmes sont incontournables dans le processus de la paix. », a expliqué le directeur des programmes Sahel Diakonia, Nicolas Sidibé.

Cinq jours durant, une vingtaine de partenaires venus de Ouaga et des régions sera outillée. Queen Mafa, média féministe a bénéficié de l’accompagnement de Diakonia depuis sa création.
« Au Burkina, dire qu’on est un média féministe, ça fait souvent, peur aux gens parce que le thème est parfois, galvaudé dans certains pays avec tout ce qu’on met dedans. Donc, en tant que première responsable, nous sommes là pour bien comprendre le féminisme, pour pouvoir expliquer et former d’autres personnes. Un atelier de ce genre est la bienvenue », a indiqué Fatouma Ouattara, la promotrice de Queen Mafa.
Selon ses dires, quand on parle de féminisme, beaucoup de gens pensent que les médias font croire, que l’homme et la femme sont pareils. Cependant, on parle de l’égalité des droits de la femme. C’est-à-dire, leur donner, les mêmes chances qu’aux hommes, les mêmes opportunités aux jeunes filles qu’aux jeunes garçons.
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Aux termes de la journée, Nicolas Sidibé a déclaré être déjà satisfait du déroulement de l’atelier, notamment l’exercice d’identification où les participants ont été mis en binômes. Ils ont partagé leurs expériences sur la prise de décision, le fait d’avoir certains privilèges et les pouvoirs qu’ils ont, tenant compte de leur statut.
« On a vu qu’il y a des facteurs de blocages, par exemple, le sexe, la langue. L’environnement même, souvent, empêche les uns et les autres de parvenir à ce féminisme. L’exercice, c’est d’abord, de démystifier ce concept et j’en suis très content », s’est réjoui Nicolas Sidibé.
A l’en croire, quand on parle de féminisme, les gens ont beaucoup d’appréhensions, se disant que « Nous prenons des choses déjà construites, en Occident pour venir imposer en Afrique ».
Il a soutenu que les gens commencent à avoir une compréhension harmonisée du féminisme, adaptée à notre contexte. Toute chose qu’il trouve vraiment, bien.
Au sortir de cet atelier, nous espérons, a-t-il affirmé, arriver à démystifier le concept féminisme et avoir toutes les approches nécessaires pour le plaidoyer.
« Nous avons des projets à l’interne que nous aimerions mettre à l’échelle. Les acquis et les leçons apprises aussi pour que cela profite à l’ensemble des communautés », -a-t-il précisé.
Françoise Tougry