Membres d’une organisation communautaire de soutien à la Transition au Burkina Faso, les Wayiyans ont fait parlé d’eux. Mais, beaucoup de citoyens ne comprennent pas vraiment, le rôle qu’ils jouent. Les Universités africaines de la Communications (UACO) tenues à Ouagadougou du 1er au 3 octobre 2025 ont été le lieu pour Sitapha Bihoun, travailleur social auprès du ministère de l’Action Humanitaire et manager Infodémie au niveau de l’OMS en Afrique de l’Ouest, de mettre en lumière ces hommes et femmes.
Quels sont les points que vous abordés dans votre communication ?
Le terme Wayiyans est issu d’une langue nationale du Burkina Faso, le mooré. Ça veut dire : « Population du Burkina Faso, sortez massivement, on va défendre les intérêts du peuple ! »
Deuxième point, ils demandent aussi de sortir massivement pour défendre, assurer la protection de tous les acteurs et les décideurs qui travaillent pour le peuple. C’est en général, leur mission comme ça. Il faut aussi assurer la protection des Wayiyans.
Quel est le but de votre communication ?
Je communique pour montrer aux gens, l’importance des wayiyans. Au début, il y avait vraiment de la peur. Les gens avaient peur d’aller vers eux. Mais, en fait, ils sont aussi des frères comme les autres.
Ils se sont juste assignés une mission : comment faire pour que le Burkina Faso quitte, cette situation de crise sécuritaire et de crise humanitaire pour être dans une situation normale ?
Nous voulons tous, la paix pour le Burkina. Alors, si nous regardons les acteurs et les décideurs, c’est-à-dire les autorités du MPSR2, si nous les laissons travailler seuls, on ne pourra jamais, avancer. C’est main dans la main, qu’on peut construire un Burkina prospère.
Voilà pourquoi, j’ai décidé de communiquer sur eux, les encourager à bien travailler et à abandonner l’effet pervers.
Lire aussi : UACO 2025 : Ouagadougou, carrefour de partage d’expériences trois jours durant
Croyez-vous que les Wayiyans ont véritablement, contribué à quelque chose ?
Bien sûr ! Dans le premier point de mon exposé, j’ai montré qu’ils ont contribué à renforcer les institutions du Burkina Faso. En plus de cela, ils ont aussi contribué à renforcer l’autorité des dirigeants.
Vous avez pointé du doigt, l’utilisation des expressions péjoratives par les médias. Expliquez-nous !
Quand Son Excellence, le Capitaine Ibrahim Traoré est venu au pouvoir : on l’appelé, « Président de la Transition », ça c’est bien. Mais, quand on dit » la junte », c’est vraiment péjoratif. On ne doit pas dire ça.
Je veux souligner aussi les médias et les ONG qu’on a fermés. Quand vous regardez la description qu’ils font du Burkina Faso, c’est comme si c’est toujours le même Burkina Faso. Depuis qu’on a commencé, on dit qu’il y a de l’insécurité. C’est comme s’il n’y a aucun changement. C’est la même coloration. C’est la même description : Burkina Faso où il y a beaucoup de personnes déplacées internes alors que nous sommes en train de réinstaller des personnes dans leur village.
Il faut changer la donne, changer la façon de voir les choses. Il faut absolument, actualiser l’information.
En plus de ça, nous sommes en train de rouvrir les services sociaux de base dans les villages. Mais tout ça, on en parle pas. Ce qu’on sait : Burkina Faso est un pays où il y a de l’insécurité. Tout est peint en rouge. Alors, de grâce, travaillez à aller un peu, vers le vert !
Que proposez-vous pour une meilleure organisation des Wayiyans ?
Il faut que nous essayons de voir, comment les aider. Bien vrai qu’ils se sont lancés comme ça. Mais, les uns n’ont pas reçu de formation politique. D’autres ont un niveau d’instruction, assez faible.
Nous allons travailler à identifier, évaluer les besoins en matière de renforcement de capacités et les doter de compétences de telle sorte qu’ils arrivent à mieux, s’affirmer. Qu’on reconnaisse en eux, de fidèles leaders.
Entretien réalisé par Françoise Tougry et Razak koné stagiaire
Quuenmafa.net