Dans le cadre de la célébration d’Octobre rose 2025, organisée par la fondation Orange, à l’université Joseph Ki-Zerbo., le coordonnateur du programme de lutte contre le cancer, Pr Nayi Zongo a donné une communication lors d’une conférence publique sur les cancers féminins Très engagé dans la lutte contre les cancers féminins au Burkina Faso, l’oncologue-cancérologue répond aux questions de notre journaliste et met fin à un certains nombres de préjugés sur les cancers de sein.
Avec le déploiement des cliniques mobiles, les femmes manifestent-elles, plus d’engouement pour les dépistages ?
Les cliniques mobiles ont été un véritable levier pour l’adhésion des femmes au dépistage des cancers du seins et les lésions précancéreuses du col de l’utérus. Grâce aux cliniques mobiles, nous avons pu réaliser plus de 105 milles dépistages en ce qui concerne les lésions précancéreuses du col de l’utérus. Pour le cancer du sein, il s’agit de plus de 15 milles dépistages par écho-mammographie. Aussi, nous avons pu apprendre à plus de deux millions de femmes, l’auto-examen des seins.
La chirurgie esthétique peut-elle, être un facteur de risque de cancer du sein ?
La chirurgie esthétique, en elle-même, n’est pas un facteur de risque de cancer du sein. Cela est relatif à l’hormone qui est responsable des stimulations, dans le sens de la progression rapide de cancer du sein. Ce sont :
– Les œstrogènes. Quand vous avez, par exemple, un taux élevé d’œstrogène, vous êtes plus exposés à développer un cancer du sein.
– Et, le facteur de l’hyper-oestrogénique, (facteur qui fait qu’il y a beaucoup d’œstrogène dans l’organisme). C’est le fait de ne pas faire du tout, d’enfant. C’est ce que nous appelons la nulliparité.
Par exemple, si vous vous faites injecter une substance à la ménopause pour maintenir une apparente jeunesse, lorsque vous faites cette pratique d’injection de substance, qui stimule les hormones naturelles pendant plus de 10 ans, ça devient un facteur de risque du cancer du sein.
« Sucer le sein de sa partenaire, permet peut-être de réduire le stress au niveau de la femme ».
L’allaitement maternel est-il un facteur de lutte contre les cancers féminins ?
L’allaitement maternel est un facteur pour une bonne proximité. Il y a la naissance des sentiments forts entre la mère et l’enfant. L’enfant se nourrit grâce aux sein de la femme, et la femme est heureuse d’avoir son enfant qui se nourrit grâce à son sein.
L’allaitement maternel permet également de désengorger la glande mammaire. Aussi, l’allaitement maternel peut sans doute favoriser la lutte contre un certain nombre de maladies.
Mais, je vais décourager beaucoup de femmes parce que, le simple fait d’allaiter, même si ça vous protège du cancer du sein, ne vous épargne pas à 100% du cancer du sein.
La preuve en est que les femmes que nous recevons dans les hôpitaux, ce sont des femmes qui ont 5, 6…enfants. Ces femmes, n’ont d’autres moyens que les seins pour nourrir leurs enfants.
Certains disent que sucer les seins de sa partenaire permet de lutter contre le cancer du sein. Alors, sucer le sein de la femme permet-t-il réellement de lutter contre le cancer du sein ?
Quant au fait de sucer le sein de sa partenaire, ça permet peut-être de réduire le stress au niveau de la femme. Ça permet à la femme de se sentir plus aimée. Cependant, si se sentir plus aimée et vivre sans stress permet de lutter contre un certain nombre de maladies comme le cancer, ça ne permet pas à 100% d’éviter la survenue d’un cancer du sein. Donc, la succion du mamelon n’est pas un anticancer.
Entretien réalisé par Abdoulaye Ouedraogo
Queenmafa.net