Au Burkina Faso, les jeunes filles sont confrontées à des vulnérabilités majeures telles que le stress, les violences basées sur le genre et les fortes pressions sociales, qui affectent leur santé mentale et freinent leur plein épanouissement. Dans cette dynamique, l’association Sœurs pour Sœurs/Tond la Taaba (SPS/TLT) organise une session de renforcement de capacités au profit des jeunes filles âgées de 18 à 30 ans, afin de les outiller pour qu’elles deviennent des actrices du changement au sein de leurs communautés. A cet effet, il se tient à Ouagadougou, un atelier de formation du 19 au 21 novembre 2025.
Durant trois jours, une quarantaine de personnes sera outillée. Pour ce premier jour, la formation a été assuré par le psychologue clinicien Clément Lankoandé qui a mis le doigt sur le stress. Il a indiqué que la santé mentale prend en compte, tout un ensemble d’éléments visant le bien-être de la personne, son épanouissement au travail et le lien gratifiant dans sa relation aux autres, à sa communauté et à soi-même.
« On a abordé cette question parce qu’à travers la santé mentale, les gens mettent l’accent essentiellement sur la maladie mentale. Alors que, quand on parle de santé mentale, c’est un ensemble de facteurs qui concourent au bien-être de la personne. Il est donc, important d’évoquer le stress », a-t-il expliqué en faisant savoir que le stress se manifeste quand nous sommes aux prises des évènements que nous jugeons dangereux pour notre bien-être.
Selon le formateur, dans 80% des cas, toute personne, à un moment donné de sa vie est confrontée à un stress et c’est une situation fréquente. Cependant, le plus important, c’est comment gérer ce stress pour ne pas se laisser submerger par ses effets.

Mais, le plus grave, c’est lorsque le stress fonctionne de manière chronique. Il nécessite forcément que la personne puisse consulter parce qu’ele n’est pas consciente de la situation dans laquelle elle est. C’est l’entourage qui constate le changement lié à la personne. D’où, l’importance de l’interaction avec les autres.
Le chômage, les conflits au travail, le travail sous pression, les relations sociales compliquées (en famille, en amitié, en amour, au travail), le contexte actuel d’insécurité… sont entre autres, des facteurs de cause du stress.
C’est pourquoi, chaque personne doit pouvoir développer en soi, les facteurs de résilience pour pouvoir amortir les différents chocs, au quotidien.
Ainsi, afin d’anticiper et de gérer son stress, il faut prendre les dispositions, s’informer sur les dangers éventuels, respecter les consignes données par les autorités pour se protéger.

Lire aussi : Santé : La dépression mentale chez la femme après l’accouchement au cœur d’un panel pour briser le tabou
Stress et dépression, étroitement liés
Le stress impacte le mental du sujet et généralement, le facteur stressant lorsqu’il cesse, tout s’arrête. Dans le cas de la dépression, c’est une situation pathologique grave. Dans le milieu du travail, on l’appelle burnout. Il s’agit d’un stress chronique qui a évolué et qui a donné naissance au syndrome d’épuisement professionnel. Dans ce cas, il faut forcément une prise en charge. Les gens doivent se donner les moyens de regarder en eux, tous les ressentis possibles qui se manifestent et ne pas fonctionner dans l’indifférence.
« J’ai eu peur. Comment je me parle à moi-même pour accepter que j’ai eu peur, reconnaître que j’ai eu peur. Mais très souvent, on est dans le déni, la banalisation pour ne pas voir ce qu’il y a. Et c’est ça qui fait que le stress ne fait qu’augmenter », a-t-il lancé.

Des exercices pour mieux comprendre
Les participants ont été soumis à des travaux de groupe suivi de restitution. Ce sont études de cas qui ont permis de s’imprégner des impacts directs et indirects du stress à travers une analyse collective et une participation active.
A l’issue des travaux, il est ressorti qu’au plan professionnel, par exemple, la discrimination, le favoritisme, la non-valorisation du travail, les attentes démesurées, la pénibilité des taches, le manque de personnel, etc. peuvent engendrer le stress.
Tous ces éléments peuvent conduire à la baisse de l’estime de soi et de la productivité, à la dépression, au découragement, au désinvestissement voire même à l’abandon malgré les compétences et le professionnalisme de la personne.
« Il faut demander l’aide d’un professionnel si vous sentez que vous n’arrivez pas à faire face à votre stress. Il n’y a pas de honte à consulter un psychologue ou un psychiatre si on se sent mal. Prenez soin de vous ! », a-t-il insisté.
L’atelier se poursuit ce jeudi avec le féminisme et le leadership féminin, et le vendredi, avec les droits humains.
Françoise Tougry / Queenmafa.net







