La Coalition nationale contre le Mariage d’Enfants (CONAMEB), en collaboration avec des membres d’organisations de la société civile, a organisé un atelier de validation du rapport de capitalisation des acquis du plaidoyer /lobbying réalisé dans le cadre de l’adoption du Code des Personnes et de la Famille. L’activité tenue, ce mardi 02 décembre 2025 à Ouagadougou a bénéficié du soutien financier de « Save the Children ».
Au Burkina Faso, le mariage d’enfants est un phénomène préoccupant. En effet, 10% des femmes se sont mariées avant l’âge de 15 ans et 52% des femmes (soit 1 femme sur 2) avant l’âge de 18 ans. Selon l’UNICEF, le pays est classé parmi les dix pays africains les plus affectés par le mariage d’enfants. Afin de lutter contre le phénomène, des organisations de la société civile mènent auprès de l’état burkinabè, des activités de sensibilisation, d’information, de prise en charge, de plaidoyer, etc. Ainsi, depuis 2018, une vingtaine d’organisation a formé un groupe de plaidoyer sous le leadership de la coalition nationale contre le mariage d’enfants (CONAMEB).

Leur but, mener le plaidoyer auprès du gouvernement et de l’Assemblée législative de Transition (ALT) en vue de la révision du Code des Personnes et de la Famille (CPF) dans lequel l’âge du mariage sera relevé et harmonisé à 18 ans aussi bien pour le garçon que pour la fille.
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Durant le processus, l’Association D’appui et D’éveil Pugsada (ADEP) soutenue financièrement par Save the Children (projet Sini Gnèsigui), contribue à assurer l’organisation des réunions et des actions du groupe de plaidoyer.
Après plusieurs consultations, les honorables députés de l’ALT ont adopté à l’unanimité le nouveau Code des Personnes et de la Famille, le lundi 01 septembre 2025, dans lequel l’âge du mariage a été maintenu à 18 ans aussi bien pour le garçon que pour la fille.

Fort satisfait de ce résultat, un groupe restreint composé de personnes (en majorité les membres du groupe de plaidoyer) qui ont participé activement au plaidoyer/lobbying a rédigé un rapport de capitalisation de tout le processus. Ce rapport, une fois validé, sera imprimé et partagé aux différents acteurs. Il pourrait servir de document d’orientation pour d’autres cas de plaidoyers/lobbying.
Selon Moussa Ouédraogo, le représentant du directeur de la protection et promotion de la famille du ministère en charge de l’action humanitaire, c’est un honneur de pour participer à l’atelier organisé par la CONAMEB et les organisations de la société civile.
Cet atelier selon lui, permet de capitaliser tous les éléments de procédure, qui ont conduit à l’adoption du CPF. Il est également une occasion pour inciter tous les acteurs engagés jusque-là et de réaffirmer leur engagement, à toute initiative qui consiste à protéger les femmes et les filles au Burkina Faso.
Pour l’occasion, Moussa Ouédraogo a remercié les différents partenaires techniques et financiers, qui ont accompagné le processus, avant de souligner que la bataille continue.
« Nous demandons encore votre accompagnement pour les victoires qui suivent », a-t-il déclaré.
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Au cours de l’atelier, la coordinatrice nationale Eulalie Yerbanga Ouédraogo a rappelé les priorités de la CONAMEB dès sa création, ses acquis et ses missions.

« Ces temps de plaidoyer ont eu des expériences, des échecs et des réussites. Aussi, c’est un rapport riche et documenté, sur la mémoire de la CONAMEB et de ses partenaires. Il peut également servir de guide pour d’autres actions similaires », a-t-elle précisé.
A la fin des échanges, le rapport a été validé et prendra en compte les amendements apportés par les participants. La CONAMEB a rassuré qu’elle les prendront en compte avant la finalisation.
Abdoulaye Ouédraogo/Queenmafa.net







