En 2023, selon les données de l’EDS, on dénombre au Burkina Faso, 905 décès maternels, 6837 décès néonatals et 15 341 mort-nés. Le Système de Gestion des Incidents (SGI) joue un rôle crucial dans la coordination et la réponse aux situations d’urgence liées à la santé, notamment en ce qui concerne les décès maternels et périnatals. C’est dans ce sens qu’il est organisé un atelier, du lundi 8 au mercredi 10 décembre 2025 à Ziniaré. Hommes et femmes de médias vont bénéficier d’un renforcement de capacités.
Hier, dans la matinée, Pr Adama Ouattara a procédé à l’ouverture des travaux de la deuxième rencontre de debriefing et d’information des acteurs de médias sur les activités du SGI. Trois jours durant, les journalistes vont se pencher sur les causes et les solutions qui vont contribuer à réduire, un tant soit peu, les effets néfastes de ces décès, souvent évitables.
Selon Pr Ouattara, les décès sont généralement causés par des lacunes dans les soins prénatals à des réponses d’urgence inappropriées, sans oublier les insuffisances organisationnelles dans l’offre de soins maternels et néonatals.
L’objectif général de la session de debriefing et d’information est de renforcer l’utilisation des médias pour la lutte contre les décès maternels et périnatals évitables et la riposte.
La raison est que le Burkina a décidé de rehausser le niveau d’attention sur la question des décès des mères et des nouveau-nés. Pour ce faire, les journalistes sont un maillon fort de la chaine de sensibilisation et des acteurs incontournables dont le regard sur le fonctionnement et l’organisation des structures de santé s’avère fondamentale.

A en croire Pr Ouattara, la rencontre entend orienter les journalistes sur la nouvelle vision du ministre de la Santé qui est de considérer tout décès maternel et périnatal. C’est-à-dire qu’un mort-né ou un nouveau-né qui décède est une urgence de santé publique. Lorsqu’on dit urgence de santé publique, il est question des actions immédiates et coordonnées.
« Chaque fois que nous avons un décès maternel ou bien un nouveau-né qui décède, dans nos centres de santé, nous devons nous asseoir, voir où on n’a pas bien fait et qu’est-ce qu’on peut faire pour qu’une telle situation n’arrive plus dans l’avenir? On ne veut pas dire les chiffres de cette année sont nettement meilleurs à ceux de l’année passée. Mais, depuis le début de l’année, nous sommes à peu près, à 750 décès maternels et environ 7000 morts-nés. Mais, l’année passée, les chiffres étaient beaucoup plus élevés ». a déploré le gynécologue-obstétricien Pr Ouattara.
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Face à de telles données, il importe nécessairement de peser la balance, en termes d’insuffisances et d’acquis.
Dans l’optique de continuer à lutter contre les décès de la mère et des nouveau-nés, beaucoup d’actions ont été entreprises par le gouvernement du Burkina Faso.
Il s’agit entre autres, de l’acquisition d’équipements médicaux techniques, la formation de médecins spécialisés, la formation des médecins en chirurgie essentielle, la mise à disposition des équipements et des médicaments.
En somme, le gouvernement a fait des efforts pour faire en sorte que les chiffres de 2025 soient largement en dessous de 2024.
Pr Ouattara souhaite qu’à l’issue de l’atelier, tous les organes de presse, de façon hebdomadaire, puisse produire une émission sur la thématique du décès de la mère et du nouveau-né.
Françoise Tougry/Queenmafa.net








