Le Salon international des métiers manuels du fil et des aiguilles de Ouagadougou (SIMMFA-O) a pris fin, ce 7 décembre 2025, après trois jours d’effervescence artistique et artisanale. Initié par l’Association ARFIFA, ce rendez-vous inédit a réuni créatrices, formatrices, exposantes et passionnés, autour d’un objectif clair : rendre visible, valoriser et soutenir les femmes qui perpétuent les métiers du fil et des aiguilles.
A l’accueil, un message fort accueille les visiteurs : « Entrez dans un univers où tradition, créativité et savoir-faire se rencontrent ! ». Cette première édition a mis en lumière la richesse des métiers du tricot, du perlage, du crochet, du macramé, de la broderie et du tissage, des pratiques encore trop peu reconnues malgré leur apport économique et culturel.
Selon la promotrice du salon, Rosine Kibora, le SIMMFA-O est une réponse à un manque de visibilité persistante.
« Il existe des femmes qui se sont épanouies grâce à ces métiers, qui ont pu découvrir le monde extérieur et prendre soin de leur famille. Pourtant, le tricotage et les travaux manuels du fil et de l’aiguille continuent d’être marginalisés. Nous disons stop. Nous voulons que ces femmes soient fières de ce qu’elles font. », a-t-elle dit.

Elle regrette notamment que ces activités ne figurent toujours pas dans le référentiel officiel de l’artisanat. « Ces activités font vivre l’économie d’une manière ou d’une autre », a-t-elle expliqué.
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Un métier intéressant
À l’endroit des artisanes, elle a lancé un message de motivation. « Ne soyez pas découragées. C’est de l’or que vous avez au bout des doigts. Considérez-le et gardez-le jalousement ! », les a-t-elle invité.
Pour cette première édition, le salon a connu la visite de 700 élèves. Parmi eux, plus de 400 ont été initiés au tricot, au crochet, au perlage et au macramé au cours d’ateliers pratiques animés par des formatrices expérimentées.
Cette affluence témoigne de l’intérêt croissant des jeunes pour les métiers artisanaux et ouvre des perspectives pour la transmission des savoir-faire. Les témoignages des aînées ont apporté une dimension patrimoniale, rappelant que ces métiers sont à la fois une mémoire culturelle et un outil d’émancipation.
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Des distinctions pour célébrer l’excellence artisanale
La cérémonie de clôture a été marquée par la remise de plusieurs prix, dont la meilleure création tricot à Rosanie Bghyan, la meilleure création perlage est décernée à Honorine Lougué Ilboudo, le prix spécial Aïssata Nignan Diallo, saluant l’innovation et la transmission est revenu à Jeanne Da. Ces distinctions ont honoré la créativité, la technicité et l’engagement des artisanes qui, par leur travail minutieux, contribuent à valoriser l’art textile féminin.

Le SIMMFA-O 2025 s’achève avec un bilan largement positif. Il a permis de révéler des talents, d’encourager la relève, de tisser des réseaux et de repositionner les métiers du fil au cœur de l’économie créative burkinabè.
Organisatrices, participantes et partenaires se donnent déjà rendez-vous pour la prochaine édition, avec l’ambition de faire du salon une référence dans la sous-région et un véritable moteur de valorisation des arts textiles féminins.
Fabrice Sandwidi/Queenmafa.net







