Une grand-mère qui décide d’envoyer sa petite-fille au village pour une excision est confrontée au refus catégorique de sa belle-fille. Elle s’en va kidnapper cette dernière à son école. Puis, emprunte un taxi-moto qui les embarque! Lancés à la recherche de leur enfant, les parents espèrent arriver à temps, pour sauver la petite. Cette description résume le scénario du film « A tout prix » de Maïmouna Ouédraogo, projeté le vendredi 5 décembre 2025 à Ouagadougou.
Dans le cadre de la lutte contre les Violences basées sur le Genre (VBG), l’association Taafé Vision a produit un court métrage de fiction sur l’excision. A cet effet, une projection-débat du film a eu lieu, à la salle polyvalente de l’École Solidaire Pass-Yam, située à Nioko 2.

« Ensemble, nous devons travailler pour qu’aucune fille ne soit plus excisée dans ce pays et dans le monde. Même si aujourd’hui, il y a des solutions comme la chirurgie réparatrice, il y a encore beaucoup de séquelles psychologiques. », a déclaré Azaratou Bancé, la productrice du film.
Elle a rappelé que le tournage a été difficile parce que sur le plateau, il y avait beaucoup de survivantes de l’excision et cette situation a fait remonter toutes les souffrances que ces femmes pensaient, enfouies.
« C’est vrai qu’on travaille à lutter contre l’excision. Mais, il faut peut-être penser aussi à ces survivantes qui continuent de porter le poids de cette pratique », a-t-elle suggéré.

Selon la cheffe d’équipe gouvernance à la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso, le cinéma est un puissant moyen de sensibilisation qui rassemble.
« On l’a vu avec cette participation incroyable et le film est très touchant. Il montre aux jeunes filles, à la population et aux hommes, l’intérêt de respecter la femme, de respecter sa santé, son bien-être et sa vie. On est satisfait », a indiqué Yolanda San Jose.
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« Ce qui m’a le plus marquée dans le film, c’est lorsque la dame a kidnappé la fille et elle était recherchée par tous. Elle est allée chez une femme qui a refusé de l’exciser et a réussi à ramener la grand-mère à la raison. Nous voulons aussi que la population fasse pareil », a souhaité Bibata Zagré Sawadogo, cinéphile.

Awa Sankara Ouédraogo, pour sa part, pense que ce film dénonce une pratique ignoble.
« Il fut un temps où l’excision était respectée en tant que tradition. Mais de nos jours, elle est interdite d’où la nécessité de poursuivre la lutte car cette pratique peut entraîner des hémorragies, des fistules obstétricales, des complications à l’accouchement, voire la mort. », a-t-elle signifié.
Les deux femmes se sont engagées à accentuer la sensibilisation autour d’elles.
Françoise Tougry/Queenmafa.net







