Les Violences basées sur le Genre ( VBG) sont des questions de santé publique et quand on parle de VBG, c’est un fondement qui se repose sur le pouvoir, la décision, la vulnérabilité. Tel est l’avis de Assani Mistoura Salou, membre du réseau Alliance, Droits et Santé au Bénin. Elle est également du Centre d’Action pour le Développement Intégré et la Solidarité.
Le mercredi 3 décembre dernier, le réseau Alliance, Droits et Santé a organisé un café-débat sur les VBG. A l’occasion, trois pays ont marqué leur présence ; le Burkina, le Mali et le Bénin.
Représentant le Bénin, Assani Mistoura Salou a dans son intervention, relevé que le système patriarcal existe dans ces pays et il impacte la vie de la population.
Le réseau Alliance, Droits et Santé a travaillé sur la documentation au niveau des six pays membres et il s’avère que les VBG (violences psychologiques, physiques, matrimoniales) sont communes à ces États. Mais, à des degrés différents. Par contre, les violences sexistes n’existent pas.
Selon cette militante engagée pour les droits des femmes,, au niveau du Bénin, grâce à un système de collecte de données mis en place, on s’est rendu compte que les violences psychologiques viennent en premier lieu, suivies des violences physiques. Puisque les violences physiques sont très visibles,manifestes et très remarquées, les gens ont changé de stratégie.
« Ils se tournent plus vers les violences psychologiques qui sont invisibles. Cependant, elles sont dévastatrices voire mortelles. », a-t-elle précisé.
En ce qui concerne les violences perpétrées par la jeunesse, fait savoir Assani Mistoura Salou, ce sont surtout, les adolescents de 15 à 19 ans qui commettent ces actes. Disons que c’est à peu près la même chose au niveau de tous les autres pays

Les violences psychologiques sont très difficiles à voir parce que la personne est en train de souffrir intérieurement, d’être violentée moralement.
« Imaginez-vous dans un foyer où votre partenaire et vous, vous ne vous adressez pas la parole ! Vous saluez votre mari et lui, il ne vous répond pas. Là, il exerce une violence psychologique, il travaille sur votre mental. Ça ne se voit pas et ne se remarque visiblement. Mais, cela agit en vous », a-t-elle spécifié.
De ce fait, Assani Mistoura Salou invite les uns et les autres à ne jamais banaliser les violences psychologiques car, quand le mental n’est pas au point, il y a une destruction de la personne.
Par conséquent, elle recommande aux différents décideurs de chaque pays, de mener des actions plus concrètes pour amoindrir ce phénomène pour le bien-être des femmes, des filles et de tous
« Nous voulons qu’on condamne les violences psychologiques parce que c’est la violence psychologique qui commence et aboutit à la violence physique et économique », a-t-elle argumenté.
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Créer un centre intégré pour plus de confidentialité
Selon Mistoura, il est important de créer des centres holistiques intégrés de prise en charge des survivantes de VBG. C’est-à-dire que tous les différents services intégrés doivent être au même endroit au lieu d’une prise en charge espacée où la survivante ou le survivant va passer d’un centre à un autre ou bien, de services en services pour expliquer son problème.
A l’en croire, il est difficile de voir une survivante obligée de se promener d’une structure à une autre et parcourir des kilomètres à la recherche d’une solution.
Une démarche épuisante car elle demande beaucoup d’argent, d’efforts, de temps et de ressources humaines. En plus, la personne ne se voit plus en confiance étant donné qu’il n’y a plus de confidentialité et finit par abandonner la procédure.
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« Chaque fois que la survivante doit parler de sa douleur, de ce qu’elle a vécu, c’est comme remuer un couteau dans la plaie. Si elle doit passer de bureau en bureau, rappeler comment elle a été violentée, c’est compliqué. C’est compliqué. C’est pour cela que nous voulons qu’on démultiplie les centres intégrés de prise en charge dans les villes et les régions », a-t-elle conclu.
Françoise Tougry/Queenmafa.net








