La Semaine du Film Burkinabè a refermé ses portes, le 14 décembre 2025 à Ouagadougou, après une semaine consacrée à la diffusion et à la promotion des productions cinématographiques nationales. Cette 4ᵉ édition, tenue au CENASA, a réuni professionnels du cinéma, élèves, étudiants et cinéphiles autour de douze films burkinabè.
Organisée par le CENASA en partenariat avec le ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, cette édition placée sous le thème « Cinéma et révolution : éveil des consciences et souveraineté des peuples » a tenu toutes ses promesses, selon les organisateurs. Durant une semaine, douze films burkinabè ont été projetés à raison de deux à cinq séances par jour, mobilisant un large public composé de cinéphiles, de professionnels du secteur et surtout, de jeunes.

Au-delà des chiffres, le directeur général du CENASA, Abraham Abassagué, a insisté sur la portée symbolique et psychologique de l’événement.
« Pendant une semaine entière, les Burkinabè ont communié avec leur cinéma, leurs acteurs et leur histoire. Nous avons vu des films qui parlent de nous, de nos valeurs de courage, d’intégrité, d’honneur et de dignité », a-t-il déclaré lors de la cérémonie de clôture.
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Dans une interview accordée en marge de l’événement, le DG du CENASA a souligné que la SeFiB a été pensée comme une véritable immersion éducative et citoyenne, bien au-delà du simple divertissement.

« Lorsque les jeunes viennent ici, ils ne regardent pas seulement un film. Des personnes ressources leur parlent de notre histoire, de notre révolution, et les aident à mieux comprendre les messages portés par les œuvres », a-t-il expliqué.
Il a toutefois déploré les limites financières qui n’ont pas permis d’élargir davantage la cible, notamment aux personnes déplacées internes et aux jeunes des zones périphériques. D’où son appel pressant aux partenaires, sponsors et mécènes culturels pour soutenir les prochaines éditions.
Autre point d’insatisfaction relevé, c’est celui du taux de remplissage parfois, faible de la salle pour certaines projections. Un constat qui a conduit les responsables à lancer un appel direct au public burkinabè.
« Aller voir un film burkinabè, ce n’est pas seulement se divertir, c’est un acte de patriotisme », a argumenté le DG. Et d’ajouter, « Chaque ticket acheté soutient un acteur, un réalisateur, une entreprise culturelle et, au-delà, toute une industrie ».
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Présent à la cérémonie, le représentant du ministre de la Culture, Michel Saba a, au nom du gouvernement, salué les résultats engrangés par cette édition. Il a particulièrement mis en avant, la forte mobilisation des élèves et étudiants, qu’il considère comme un signal fort pour l’avenir.
« Leur présence n’était pas une simple occupation de chaises. Chaque rire, chaque silence, chaque question posée lors des débats était une graine semée dans la conscience de cette jeunesse », a-t-il affirmé, soulignant que les films projetés sont des miroirs de l’histoire, des luttes et de la souveraineté des peuples africains.

La cérémonie de clôture a également été marquée par des prestations artistiques, des hommages et des remerciements aux partenaires, bénévoles, professionnels du cinéma et médias ayant contribué au succès de l’événement, malgré des moyens jugés limités.
Alors que les projecteurs se sont éteints sur cette 4ᵉ édition, les organisateurs donnent déjà rendez-vous aux cinéphiles du 13 au 20 décembre 2026 pour la 5ᵉ édition de la Semaine du Film Burkinabè, avec l’ambition de toucher encore plus de publics et de renforcer la place du cinéma comme outil de conscience, d’identité et de souveraineté culturelle.
Fabrice Sandwidi/Queenmafa.net








