Dans un univers militaire où le courage et l’audace définissent les plus grands, Léontine Sanou a su s’imposer, brisant les barrières du genre et défiant la gravité. Pionnière du parachutisme militaire burkinabè, elle demeure à ce jour, la seule femme du pays à avoir pratiqué le saut en chute libre. Au regard de ses multiples prouesses, la rue des étoiles lui rend hommage, à travers son nom gravé sur une stèle.
Née le 12 mars 1966, Léontine Sanou intègre en 1984 le Bataillon d’Intervention Aéroporté (BIA) alors que le Burkina Faso vit les années marquantes de la Révolution. Parmi les dix femmes intégrées, elle se démarque rapidement par son endurance et son engagement, faisant parler d’elle.
Plus encore, tandis que ses consœurs accomplissent les exercices classiques du parachutisme militaire, elle choisit une voie plus audacieuse ; celle du saut en chute libre, une discipline exigeante qui demande une parfaite maîtrise du corps et de l’air.
En choisissant cette discipline, elle devient ainsi la première et unique femme du Burkina Faso, à exceller dans cette spécialité. Elle réalise un total de 78 sauts en chute libre, une prouesse inédite dans l’armée burkinabè.
Le coup d’état du 15 octobre 1987 renversant le Capitaine Thomas Sankara, constitue non seulement un tournant politique majeur pour le pays, mais aussi pour Léontine Sanou, car mettant fin à sa carrière de parachutiste. Cependant, l’uniforme reste sa seconde peau. Elle s’oriente alors vers l’intendance militaire, un secteur où elle continue de servir avec discipline et dévouement.
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Sa discipline et sa rigueur dans le travail lui ont permis de gravir brillamment les échelons. En 1993, elle est nommée Caporal, puis Sergent en 1998, Sergent-chef en 2004 et Adjudant en 2009. Après 35 années de service, elle prend sa retraite en 2021, laissant derrière, elle une carrière exemplaire et un héritage inspirant.
Une reconnaissance à la hauteur de son engagement
Son parcours ne passe pas inaperçu aux yeux des hommes. En reconnaissance de ses exploits et de son engagement indéfectible, elle est décorée de la Médaille du Mérite burkinabè et de la Médaille militaire. Ces distinctions viennent graver dans l’histoire, le nom d’une femme qui a su repousser les limites et tracer son propre chemin dans un domaine où peu de femmes osaient s’aventurer. Avec la rue des étoiles, elle devient un modèle pour les générations futures car son étoile scintillant à jamais.
Fabrice Sandwidi
