Le ministre de la santé et de l’hygiène publique Dr Lucien Kargougou a, à l’occasion de la Journée internationale des sages-femmes, évoqué le rôle fondamental qu’elles jouent dans la promotion de la santé maternelle et infantile. Il a également rappelé les stratégies mises en place par le Burkina Faso pour contribuer à une amélioration conséquente de la prise en charge en matière de santé, en temps de crise.
Elles se sont engagées à assurer des accouchements sans danger, à sauver des vies, à promouvoir un sain espacement des naissances, à garantir la santé et le bien-être des femmes et des nouveaux-nés, à protéger la santé et les droits des femmes et des filles. Les sages-femmes puisque c’est d’elles qu’il s’agit ont été honorées, ce 5 mai 2025, à l’occasion de la journée qui leur est dédié.
Cette année, l’évènement s’est tenu sous le thème « Les sages-femmes : essentielles en toute crise ». Ces dernières accompagnent les femmes tout au long de leur grossesse, lors de l’accouchement et pendant la période post-natale.
« Près de trois femmes sur quatre suivies pendant leur grossesse, le sont, par une sage-femme ou un maïeuticien. Elles sont souvent les premières et les seules à prodiguer des soins vitaux aux femmes et aux nouveaux-nés lors d’une crise, qu’elle soit due à une catastrophe naturelle ou au terrorisme et à atteindre les femmes enceintes dans les zones les plus dangereuses ou les plus reculées », a indiqué Dr Lucien Kargougou, lors du webinaire du 5 mai, initié par le Réseau des Médias africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN).
Au vu de ce qui précède, le Burkina Faso avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers a fait de la réduction de la mortalité maternelle et infantile, une priorité.
« Il y avait un seul maïeuticien pour 150,000 habitants ».
Pour atteindre cet objectif, des stratégies nationales existent. Selon ses explications, on note, entre autres, une volonté politique réaffirmée avec environ 12% du budget de l’État alloué au ministère de la santé depuis au moins 10 ans. Retenons que ce niveau est maintenu malgré le contexte sécuritaire et humanitaire qui commande que, par l’effet d’éviction, les ressources soient redirigées en priorité vers la défense et la reconquête du pays !
A cela s’ajoute, l’augmentation significative du recrutement de sages-femmes/maïeuticiens pour leur déploiement, à travers tout le pays.
« A titre d’exemple, il y a de cela 20 ans lorsque j’étais encore médecin-chef de district, il y avait un seul maïeuticien pour 150,000 habitants. Maintenant, dans le même district, il y a au moins une sage-femme/maïeuticien dans chacun de la trentaine de centres de santé de 1er échelon du district. Au niveau de l’hôpital de district, il y a plus d’une dizaine de sage-femme/maïeuticien », a clarifié le ministre de la santé, invité d’honneur de la commémoration de la Journée internationale des sages-femmes.
Et ce n’est pas tout. Le Chef du département de la santé du Burkina Faso a aussi mentionné le renforcement des capacités des écoles de formation et la mise en place du réseau SONU y compris la formation des médecins généralistes en chirurgie essentielle permettant aux femmes de bénéficier de césariennes même dans les zones, les plus reculées.
Il n’a pas manqué de signaler la gratuité des soins maternels et néonatals incluant la prise en charge de la fistule obstétricale, la gratuité des soins aux mères et aux nouveaux-nés.
Il a de plus, précisé qu’en termes de stratégies, on a la mise en place de la surveillance hebdomadaire des décès maternels à travers le dispositif de surveillance des maladies ainsi que l’activation du CORUS sur le décès maternel avec la nomination d’un incident manager.
De ses propos, toutes ces stratégies ont contribué à une amélioration de la santé maternelle et infantile au Burkina Faso.
« Ainsi, le ratio de mortalité maternelle est passée de 787 décès pour 100 000 naissances vivantes en 1990 à 198 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2021 », a-t-il interpellé.
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Les nombreux acquis engrangés ont été possibles grâce à l’accompagnement du bureau régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre et à l’ensemble des partenaires techniques et financiers. Le webinaire a donc été le lieu pour Dr Lucien Robert Kargougou, de saluer leur apport inestimable.
De leurs contributions, on enregistre l’appui à la formation continue de milliers de professionnels de santé et l’appui à l’offre des soins de santé reproductive pour les femmes et les jeunes dans tous les points de prestations du Burkina Faso.
Le déploiement de sages-femmes dans les zones à défi sécuritaire sur le mode VNU, la distribution de fournitures pour accouchement sans danger, de kits de dignité et d’autres fournitures vitales pour les victimes de la crise humanitaire, l’appui à la collecte et l’analyse de données, qui sont essentielles à la planification du développement… sont pris en compte.
Le ministre Kargougou a alors, axé son plaidoyer sur la nécessité d’accroître le nombre des sages-femmes et d’améliorer la qualité et la couverture de leurs services.
« Un engagement politique résolu et un investissement dans les sages-femmes s’imposent pour sauver des millions de vies, chaque année », convainc-t-il.
Il plaide en outre, pour l’intégration des modules de formation sur le dispositif minimum d’urgence en santé sexuelle et reproductive dans le curricula de formation des élèves sages-femmes sans oublier, une amélioration de la pratique de sage-femme et des soins obstétricaux dans le respect des droits des patients. La liste n’est pas exhaustive.
« Reconnaissons pleinement les compétences et les contributions des sages-femmes et investissons-en elles, pour sauvegarder la vie et protéger la santé et le bien-être des femmes, des nouveaux-nés et des communautés dans leur ensemble ! », a-t-il conclu.
Françoise Tougry