Depuis que le trio d’artistes musiciennes Babani Koné, Mariam Ba et Buiguini Baghaka est en garde à vue, les réseaux se sont enflammés : mécontentements, plaidoiries, jugements, etc. Chacun y va de sa manière pour exprimer son ressenti ou faire des analyses. Dans une lettre ouverte, les Femmes Solidaires et Autonomes du Mali (FSAM) par la voix de sa présidente Mme Aïche Baba Kéiita demande l’indulgence des autorités.
À vous éminents gardiens de notre justice, Nous, Femmes Solidaires et Autonomes du Mali venons à vous non pour contester une décision de droit, mais pour implorer une décision de cœur parce que la loi est là pour encadrer, réparer et corriger.
Aujourd’hui nos voix s’élèvent pour Babani Koné, Mariam Ba et Buiguini Baghaka, comme les Femmes Solidaires et Autonomes le font d’habitude pour la cause de toutes les mères épouses et sœurs.
Notre démarche ne se fait pas parce qu’elles sont célèbres, mais parce qu’elles sont d’abord des femmes, des mères, des épouses, des sœurs. Parce que dans chaque cellule où elles sont retenues, ce sont des foyers qui pleurent, des enfants qui s’endorment sans leurs mères, des familles qui souffrent en silence.
Elles ont peut-être fauté. Nous ne sommes pas là pour juger mais pour solliciter humblement dans la mesure du possible qu’elles retrouvent leurs maris enfants, parents et proches.
À travers leurs voix, elles ont célébré le Mali, chanté nos douleurs et nos espoirs, fait danser les cœurs et adouci les colères. Elles ont donné du sourire elles ont pleuré pour nous sur scène et chanté même quand elles-mêmes n’allaient pas bien.
Aujourd’hui c’est à notre tour d’être là pour elles. Non pour les soustraire à la justice, mais pour vous demander humblement, respectueusement d’ouvrir aussi la porte du pardon. D’envisager une mesure de clémence, un geste de miséricorde, une main tendue qui permettrait à ces femmes de retrouver leur rôle dans leur foyer, dans la société, dans la culture.
Nous croyons en la grandeur du système judiciaire malien. Nous savons qu’il saura faire la différence entre la volonté de nuire et les maladresses humaines. Et nous avons foi que dans cette affaire c’est la bonté du Mali qui triomphera.
Permettez – nous enfin de reconnaître humblement que nous connaissons les efforts constants, la retenue et la sagesse dont la justice malienne a déjà fait preuve bien avant aujourd’hui envers elles afin de ne pas en arriver là. Nous vous remercions sincèrement pour le professionnalisme, la prudence et l’esprit de responsabilité dont la justice malienne a fait preuve tout au long de cette affaire, mais nous vous sollicitons de reconsidérer leur cas pour un dénouement heureux.
La Présidente
Mme Aïche Baba KEITA officiel
Bamako, le 22 juillet 2025
Source Infos 7/7