Originaire de Gourcy dans la province du Zondoma, Wendsome Serge Ouédraogo exerce ce qu’on appelle, de l’art plastique. Autodidacte, il s’est forgé un grand talent et une réputation professionnelle. Rencontre avec un peintre-sculpteur au savoir-faire remarquable.
Depuis sa tendre enfance, Serge aime l’art plastique. Il fait alors ses premiers pas dans ce domaine au centre artisanal de la ville de Ouagadougou. « On m’emmenait m’exercer avec les grands frères. Le dessin est inné en moi. Comme je connais dessiner, ça me permet de faire plusieurs autres arts. Ça facilite beaucoup de choses », rappelle-t-il. C’est ainsi qu’il a grandi avec l’amour de la peinture.
Autodidacte, il n’a pas hésité à approcher d’autres personnes dans le but d’apprendre un peu de leur technique. Surtout, la sculpture sur bois qu’il a pratiquée pendant, près d’une année.

Chaque jour, il vit pleinement sa passion en libérant son génie créateur. A l’aide de matériaux, il donne vie à son imagination.
Réaliser un tableau nécessite de la peinture, du l’acrylique. Les outils sont le pinceau, une toile composée d’un cadre et d’un tissu, sur laquelle on applique un produit de fond avant de commencer à peindre.
Pour la sculpture sur bois, on utilise des ciseaux, un morceau de bois et une petite daba, des limes, des couteaux et du papier de verre. À la finition, on applique du papier peint, verni ou du cirage pour rendre le tout brillant.

Malgré son talent, Serge Ouédraogo dit n’avoir pas encore participé à des salons ni à des expositions, faute de temps ! Cependant, il organise souvent des formations pour les enfants passionnés d’art et à l’endroit d’autres artistes.
« Mais, la majorité de mes apprenants, sont les élèves et les étudiants », explique-t-il.

Le travail bien fait attire naturellement, des clients. Les siens sont généralement des nationaux qui veulent faire des cadeaux à leurs proches. Serge Ouédraogo, il faut le souligner, fait de la sous-traitance.
« J’ai des clients artistes qui viennent de Ouaga et ceux qui veulent réaliser des fresques complexes ou des portraits, il y a aussi les sculpteurs pour ça. C’est plus facile pour eux de sculpter que de dessiner sur le bois. Ils me font appel pour que je dessine pour eux », soutient-il.
Quant au coût de ses articles, ça dépend de la complexité du portrait. Le prix peut aller de 15 000 F à 40 000 F voire 60 000 F. Quand c’est pour de grandes œuvres, ça peut dépasser ce montant.

Face à ses chiffres, Serge Ouédraogo fait savoir que le métier est rentable, à condition que les commandes viennent fréquemment. « Mais, les commandes, viennent rarement », se désole-t-il.
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Malgré cette précarité, notre peintre se décourage pas car il espère en un avenir meilleur.
« Je rêve de faire de grandes œuvres, embellir la ville et les autres provinces. Pourquoi pas embellir les espaces publics, les ronds-points. On peut même faire des fontaines publiques. Ça sera joli », émet le quadragénaire, comme souhaits dans l’espoir qu’ils se réaliseront.
Razak Koné stagiaire