Les achats publics constituent un levier stratégique pour promouvoir le développement durable et l’économie nationale. C’est l’analyse faite par Eléonore Dargani, dans son mémoire de master dont le thème est « La prise en compte des Objectifs du Développement durable (ODD) dans les achats : Cas de l’Agence belge de Coopération internationale (Enabel) ». Chargée des Approvisionnements dans cette structure, elle a dépeint les réalités tirées de son expérience. Le jury lui a attribué la note de 16/20.
Parti du constat selon lequel, l’intégration des critères environnementaux et sociaux dans les marchés publics reste un défi, Eléonore Dargani fait remarquer que plusieurs pays africains, comme le Sénégal, ont déjà engagé des démarches pour mettre en œuvre des achats durables. Le Burkina Faso n’est pas en marge de cette pratique car l’Autorité de Régulation des Marchés publics travaille actuellement, sur cette thématique.
« Les pratiques des agences de développement, qui intègrent déjà des critères de durabilité dans leurs procédures, pourraient servir de modèle pour une mise en œuvre à l’échelle nationale », a-t-elle confié.

Pour aboutir à ces données, elle a adopté une méthodologie bien précise prenant en compte une approche mixte. Il s’agit d’une part, de l’approche qualitative comme la revue de littérature, l’observation directe, l’analyse documentaire. D’autre part, elle a utilisé l’approche quantitative focalisée sur un questionnaire administré à 30 agents d’Enabel et une étude de cas sur 33 marchés publics.
Éléonore Dargani a mentionné trois principales difficultés qu’elle a rencontrées dans l’élaboration de ce document. » A ce niveau, on note la nouveauté du sujet au Burkina Faso, il y a peu de documentation locale. On retient aussi, le manque de temps et la disponibilité limitée des répondants. A cela s’ajoute, l’absence de mécanismes de suivi et d’indicateurs dans les pratiques actuelles », a-t-elle indiqué.
Aux termes de ses recherches, l’impétrante a abouti à deux conclusions essentielles. La première est liée aux critères de durabilité. Ces critères d’ordre sociaux, environnementaux et économiques sont définis. Mais, leur utilisation est insuffisante. La seconde conclusion est le fait que l’intégration de ces critères améliore la qualité des acquisitions, réduit l’impact environnemental et soutient l’économie locale.
A la suite de ces conclusions, l’étudiante a estimé opportun de formuler des recommandations.
« J’ai proposé le renforcement de la culture organisationnelle autour des achats durables, la formation continue des acteurs impliqués, la mise en place d’indicateurs de suivi et d’évaluation, la promotion des achats groupés et le développement de partenariats avec les fournisseurs locaux », a-t-elle expliqué.
La soutenance s’est déroulée, le 24 octobre 2025 à Ouagadougou.
Françoise Tougry/Queenmafa.net







