Accès universel à l’eau : une GIRE planétaire comme solution ?

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L’eau est source de vie et garantir son accès à tous demeure une grande équation à résoudre au Burkina. Une situation qui conduit chercheurs, experts et public à se pencher sur la question de l’utilisation rationnelle de cette précieuse ressource.

Selon Jean Marie Ouadba, directeur de recherche en écologie dans le domaine de la biodiversité et zones humides, plusieurs recherches sont faites mais les résultats restent méconnus du grand public, qui devrait pourtant être le principal bénéficiaire.  « Il faut faire un effort pour faire l’inventaire de tout ce qui a été fait auparavant. Nous avons beaucoup de résultats de recherches liés à l’eau et à l’assainissement qui malheureusement restent méconnus. L’eau est source de vie mais il y a très peu d’eau disponible sur la planète. », a-t-il précisé.

Jean Marie Ouadba

L’eau, une ressource sans frontière

François Ouédraogo, ingénieur hydrologue, expert en ressource en eau, pour sa part propose une GIRE planétaire (Gestion Intégrée de Ressources en Eau) comme une alternative pour un accès universel à l’eau : « je parle de GIRE planétaire parce qu’aucun pays ne peut assurer seul le plein accès à l’eau sans que ça ne soit l’ensemble du monde entier. Le Burkina ne peut pas assurer l’accès universel à son seul niveau sans que les autres pays ne soient également au même niveau. Les ressources en eau n’ont pas de frontières. Le Burkina et le Ghana partagent 80% du bassin de la Volta, donc vous comprendrez que la Gire ne peut être que planétaire ».

Pour lui, la GIRE suppose simplement la prise en compte de tous les acteurs.  La Gire veut que tous les secteurs se connaissent, qu’aucun secteur n’ignore l’autre. « Vous ne pouvez pas faire la GIRE en ignorant les éleveurs et en ne vous en tenant qu’aux agriculteurs. Ce sont tous les acteurs agriculteurs, éleveurs, miniers, industriels etc. qui doivent être pris en compte dans la GIRE parce que l’eau est transversale à toutes ces activités », a -t-il relevé.

Seulement 2,8% d’eau à partager dans le monde

De l’avis de François Ouédraogo, l’accès universel à l’eau suppose entre autres la prise en compte de l’autosuffisance alimentaire et une volonté politique manifeste à investir dans l’eau et l’assainissement. L’insuffisance d’information et de sensibilisation des populations sur l’utilisation rationnelle de l’eau constitue également un handicap. C’est par exemple, le jardinier qui arrose exagérément son jardin en ne réalisant pas qu’il gaspille l’eau, ou le chauffeur qui lave son véhicule sans se soucier de la quantité d’eau qu’il utilise. Ils ne savent malheureusement pas que c’est 2,8% d’eau douce seulement que nous partageons dans le monde entier. Le reste soit 97,2% est salée. Voilà pourquoi l’eau est précieuse et doit être rationnellement utilisée pour notre survie et pour celle des générations futures. D’où l’engagement du Cadre Permanent de Concertation sur la Recherche dans le domaine de l’Eau et de l’assainissement (CPCR-Eau)

Ainsi,  qu’il a été organisé une rencontre entre chercheurs, experts, développeurs et public, le jeudi 27 juillet dernier où il a été question de réfléchir autour du thème : ’’état et perspectives des connaissances pour un accès universel à l’eau au Burkina’’

La question de l’eau est une problématique majeure au Burkina. En témoigne l’objectif spécifique 2.5 du PNDS relatif à l’amélioration le cadre de vie, l’accès à l’eau, à l’assainissement et aux services énergétiques de qualité’’.

                                                                                                           Assétou Maiga

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