La présence de vigiles dans certains services publics est salvatrice car elle permet de mettre de l’ordre et de réduire les comportements inciviques. Mais face à certaines situations d’urgence, ils doivent faire preuve de compréhension. Autrement cela peut souvent mal finir et leur faire perdre le respect qu’ils méritent. Voici l’histoire de madame Zerbo et d’un vigile dans une maternité de la place.
Madame Zerbo a accompagné sa belle-fille à la maternité. Celle-ci est déjà installée sur la table d’accouchement et la sage-femme remet une ordonnance à madame Zerbo pour l’achat de produits urgemment. Celle-ci, toute paniquée, se dépêche. Une fois servie, elle revint rapidement devant la porte de la maternité. Malheureusement pour elle, la porte était déjà fermée pour les soins des malades. Madame Zerbo manifeste néanmoins son arrivée et tape en espérant qu’on la lui ouvre. De l’intérieur, le vigile lui demande ce qu’elle veut. Elle répond : « J’ai des produits à remettre urgemment à la sage-femme pour les soins de ma belle-fille en travail ». Le vigile feint de ne rien entendre.
La pauvre dame continue de lui parler à travers la porte. La trouvant dérangeante, il ouvre la porte de sorte à ne mettre que sa tête dehors et commence à injurier madame Zerbo : « C’est quelle salope qui frappe ainsi la porte ? Tu ne vois pas qu’on soigne les malades et tu insistes pour entrer ? ». « Si je ne peux pas entrer pour remettre les produits de la femme qui se tord présentement de douleurs, alors je te demande de prendre les médicaments pour remettre à la sage-femme de ma part », répond-elle au vigile. « Quoi ? Je ne prends rien. Tu te prends pour qui pour me donner des ordres ? Je ne prends rien », rétorque le vigile. « Je ne te donne pas d’ordres, je te demande simplement de m’aider parce que toi aussi tu es un être humain et tu peux un jour te trouver à ma place », réplique-t-elle. « Et voilà que cette dame continue de me provoquer. Ça ne va pas chez toi ? », relance le vigile. Ne sachant plus en quelle langue parler pour raisonner ce vigile, elle usa de toutes ses forces (elle est physiquement imposante) pour pousser la porte et l’ouvrir. Une fois à l’intérieur, elle administra deux belles gifles au vigile et celui-ci faillit tomber à la surprise générale.
Du coup, la maternité se transforma en lieu de spectacle. Les sages-femmes, les accompagnantes, mêmes les femmes en travail devinrent des spectatrices. « Une accompagnante a frappé le vigile ! », soufflait-on. Les agents de santé intervinrent et le calme revint. Ils contraignent madame Zerbo à demander pardon au vigile. Celle-ci, d’abord réticente, finit par s’exécuter, mais ne manqua pas de signaler au vigile de faire attention. Toutefois, elle reçut des félicitations de la part de ses camarades accompagnantes pour avoir corrigé ce vigile que toutes guettaient pour son manque de courtoisie.
D’ailleurs, avant la gifle de madame Zerbo, un monsieur lui aurait déjà donné une bonne raclée le même jour. En tout cas, ce vigile n’oubliera pas de sitôt cette journée.
Tienfola