L’oisiveté a toujours été la phobie de Aicha Kabré. Même si elle n’a pas eu la chance d’aller à l’école, Aïcha s’est promis de se battre pour être financièrement indépendante. C’est ainsi qu’elle décide d’être tisseuse, une activité qu’elle mène depuis 2006. Voici l’histoire de Aïcha Kabré, une femme qui ne recule devant aucune difficulté.
Assise sur un tabouret en bois soutenu par des fers, Aïcha Kabré regarde fixement sa machine à tisser. L’air épuisée, elle enroule timidement les fils qu’elle s’apprête à tisser. Installée devant sa cour dans le quartier Wapassi de Ouagadougou, cette femme de 47 ans exerce ce métier de tisserande il y a de cela 16 ans. Tout comme plusieurs femmes de son quartier, dame Kabré n’a pas eu la chance d’aller à l’école. Bien qu’elle soit analphabète, cette femme au foyer et mère de trois enfants a toujours nourrit le rêve de mener une activité pour soutenir financièrement son mari.
La seule option qui s’offrait à elle était d’effectuer un travail manuel. Après avoir exploré les métiers en lien avec l’artisanat, elle décide de devenir tisseuse. Avec le peu de moyen que son mari met à sa disposition, elle décide de se former dans ce métier. « Je me suis former auprès d’une femme tisserande pendant 2 ans et c’est après cela que j’ai décidé de m’installer à mon propre compte », a révélé Aïcha Kabré. Après sa formation elle acquiert une machine à tisser avec ses économies et commence son activité.
Dès les premières années, dame Kabré a connu des hauts et des bas. Elle a du faire preuve de patience et de persévérance pour relever les défis auxquels elle faisait face. La mévente de sa marchandise et le manque de confiance de la clientèle ont été ses principales difficultés. « Ce n’était pas facile pour moi dès les premiers moments, j’ai vraiment eu du mal à avoir de la clientèle », se remémore-t-elle. Malgré les difficultés qu’elle a rencontrées, elle s’est résolue de ne jamais baisser les bras.
La persévérance paye toujours…
Aïcha Kabré s’est toujours fixé un objectif : celui de ne jamais abandonner quelques soient les difficultés. « La persévérance paye toujours, et c’est au bout de l’effort qu’on parvient à des résultats », a-t-elle déclaré. A force de courage et de persévérance, Aïcha Kabré est parvenu à se frayer un chemin et à s’imposer dans son métier. 10 ans après, les choses ont bien changé, la persévérance a fini par payer.
Aïcha a pu se faire de la clientèle à qui elle livre régulièrement les pagnes tissés. Elle a commencé par tisser 6 pagnes puis 10 et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elle prenne toute une balle pour tisser les pagnes. Actuellement, Aïcha gagne au minimum 40 000f par mois et avec cette somme elle aide son mari à payer la scolarité de ses enfants.
Son activité lui a également permis d’acheter une moto avec laquelle elle livre les pagnes à ses clients. Aïcha Kabré est fière de ce qu’elle a pu réaliser grâce à son activité mais elle souhaite l’agrandir et employer d’autres femmes. « Ce que je désir actuellement c’est avoir un local avec les équipements nécessaires pour produire en grande quantité. Cela sera une occasion pour moi de former d’autres femmes », a-t-elle souhaité.
Déterminée et confiante, Aïcha ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle est convaincue que grâce à son activité, elle peut contribuer à l’autonomisation économique de plusieurs autres femmes.