Aline Wendemi Samira Gisèle Konditamdé est un modèle de promotion de la santé sexuelle et reproductive des jeunes. Engagée en tant que Paire éducatrice à l’Association Burkinabè pour le Bien Être Familial (ABBEF) depuis 2012, la jeune fille de 19 ans entend apporter sa pierre pour la santé des jeunes.
Aline Wendemi Samira Gisèle Konditamdé est un modèle de promotion de la santé sexuelle et reproductive des jeunes. Engagée en tant que Paire éducatrice à l’Association Burkinabè pour le Bien Être Familial (ABBEF) depuis 2012, la jeune fille de 19 ans entend apporter sa pierre pour la santé des jeunes.
Aline Wendemi Samira Giséle Konditamdé est face à une dizaine d’élèves de la classe de terminale A du Lycée Bogodogo. Cette jeune fille petite par la taille mais grande d’esprit séduit plus d’un par sa maîtrise du sujet à savoir les grossesses précoces et/ou non désirées et leurs conséquences. Les élèves, suspendus à ses lèvres, suivent avec intérêt la causerie. « J’ai beaucoup appris sur le sujet et je pense mettre mes connaissances en pratique », se réjouit l’un d’entre eux. Ces séances de sensibilisation sont devenues le quotidien de la jeune fille.
Etudiante en droit à l’université Joseph KI-Zerbo, Aline Konditamdé , gère avec maîtrise ses séances de sensibilisation dans le domaine de la santé sexuelle et de la reproduction. Cette aisance et cette maîtrise de l’animation, la jeune fille le doit à la formation qu’elle a reçue alors qu’elle était encore élève en classe de première au lycée Bogodogo. Formation à l’issue de laquelle elle s’est découvert une vocation « d’avocate » de la santé sexuelle et de la reproduction des jeunes.
Le travail en tant que paire éducatrice commence dans sa propre classe avec ses camarades.De fil en aiguille, la fille d’Awa Mireille Ouédraogo et de Jérémie Clément Konditamdé a su se perfectionner dans « sa veste de paire éducatrice ».
Pour Aline , il faut entendre par pair éducateur « un éducateur de ses semblables » , mais elle tient à souligner que cela ne se limite pas à discuter avec ses semblables mais aussi avec tout le monde car explique-t-elle, « nous pouvons avoir des activités dans les marchés ou dans les quartiers ou on ne retrouve pas forcement des gens du même âge que nous ».
Pour elle, le rôle d’un pair éducateur est de donner la bonne information à tout ce qui en ont besoin à la limite de ses connaissances et cela dans la courtoisie. Aline note qu’il y a toujours un manque d’information sur les méthodes contraceptives. « Il y a des gens à Ouagadougou qui ne savent pas comment bien utiliser un préservatif » se désole-t-elle.
En ce qui concerne la non fréquentation des centres de santé et d’écoutes par les jeunes, Aline estime qu’il faut une large diffusion de l’information car « les gens non pas toujours la bonne information, ils ne vont pas toujours vers les agents de santé pour s’informer ».
Sur la sexualité précoce des jeunes et l’avortement clandestin, Aline s’inquiète de la situation « on retrouve des personnes qui ne sont même pas à la puberté qui prennent déjà le sexe comme un jeu ». Raison pour laquelle les sensibilisations doivent s’accentuer. .
Pour sa conviction personnelle Aline explique qu’il est possible de rester vierge jusqu’au mariage ; « cela semble peut être irréaliste mais j’invite tous ceux qui ont choisi cette voix à y rester et que les autres respectent leur choix car chacun est libre de mener sa vie comme il l’entend ».
Aux yeux de l’étudiante en Droit, le défi majeur à relever dans ses activités de sensibilisation reste la mobilisation. « Il est difficile de retrouver 8 personnes en groupe dans les quartiers, cela entrave quelquefois la tenue de nos activités ».
Tout compte fait, Aline se réjouit de pouvoir apporter sa pierre à la construction d’une meilleure santé sexuelle au Burkina Faso.
La communication entre parents et enfants : une nécessité
La remarque est nette. La communication entre parents et enfants sur des sujets relatifs à la sexualité n’est pas toujours effective. Ces sujets sont plutôt considérés comme tabous. La paire éducatrice lance un appel aux parents afin de nouer le dialogue avec leurs enfants sur des questions liées à la sexualité. Selon elle, « cela va créer beaucoup plus de confiance entre les parents et les enfants, et permettre à l’enfant de mieux comprendre son corps afin de comprendre les enjeux liés à sa sexualité. C’est vrai que culturellement parlant, les parents ne sont pas toujours à l’aise pour parler de ce genre de sujet, mais il est possible pour les parents d’orienter leurs enfants vers des structures comme l’ABBEF qui se chargera de conseiller ces derniers comme il le faut » conseille-t-elle.
Elle a également une adresse aux hommes et femmes de medias. À l’en croire, le combat pour une meilleure santé sexuelle et reproductive des jeunes passera forcement par l’accompagnement de la presse.
Lala Kabore /Dera