Aminata Cissé lauréate du prix de la meilleure photo de presse de la FAAPA 2018 : le succès au bout des efforts !

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Le succès se trouve au bord des efforts. Et ce n’est pas Aminata Cissé qui dira le contraire. Après près de 20 ans de travail, la photojournaliste voit enfin ses efforts couronnés par le prix de la meilleure photo de presse, décerné par la Fédération atlantique des agences de presse africaines (FAAPA) au Maroc.  Actuellement en service à l’Agence d’information du Burkina (AIB), Queen Mafa est allé à sa rencontre.

Vous avez reçu le prix de la meilleure photo de presse, décerné par la Fédération atlantique des agences de presse africaines (FAAPA) au Maroc, comment avez-vous accueilli cela ?

Le prix reçu par Aminata Cissé au FAAPA 2018

J’étais vraiment très contente et très touchée, c’est mon premier prix d’ailleurs. Je n’ai jamais rêvé de cela et voilà ! En toute chose, il y a des retombées. Il faut avoir confiance en soi et puis l’avenir vous dira la suite. Donc je rends grâce à Dieu.

Parlez-nous de la photo primée. Pourquoi cette photo à votre avis ?

La photo de Aminata Cissé montre une femme qui pousse difficilement son vélo chargé de sacs devant et derrière alors qu'elle porte un enfant au dos
La photo primée au FAAPA 2018

L’image parle d’elle-même. Il y a de ces images qui captent et en tant que photographe on n’a pas besoin de te dire de les photographier, tu le fais et puis voilà !  J’ai vu la bonne dame qui poussait difficilement son vélo et qui était chargé de sacs devant et derrière pourtant elle avait un enfant au dos donc cela m’a touché. Surtout avec les risques et les dangers auxquels l’enfant est exposé. Cette photo traduit la souffrance de la femme parce que ces femmes-là se lèvent très tôt le matin pour effectuer des travaux pénibles pendant que leurs maris dorment.

Vous êtes l’une des rares femmes évoluant dans la photographie de presse au Burkina. Cela est-il un avantage ou un inconvénient ?

Avantage, si ! Parce qu’avant d’être photographe, il faut d’abord aimer ton métier. Une fois que tu as l’amour de ton métier, moi je ne pense plus qu’il y ait d’inconvénients. Il est vrai que c’est un domaine dominé par les hommes mais de plus en plus ils nous reconnaissent et nous acceptent. Nous sommes pareils, sur le terrain chacun se bat pour obtenir ses propres images.

Comment appréciez-vous le secteur de la photographie au Burkina Faso ?

Hier ça allait mieux mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. Avant on gagnait beaucoup de marchés au niveau des cérémonies de baptême et de mariage mais aujourd’hui ce n’est plus le cas parce que beaucoup de photographes amateurs se sont introduit dans le domaine et pourtant la qualité des images n’est pas du tout la même. Aujourd’hui tout le monde est devenu photographe alors qu’ailleurs ce n’est pas permis. Le secteur de la photographie au Burkina n’est pas régulé. Il y a néanmoins certains qui arrivent à faire la différence entre la photo professionnelle et la photo.

Comment êtes-vous perçue dans votre entourage ?

Il y a des gens qui m’envient. Certains disent bravo à vous car on n’a jamais vu une femme photographe mais on commence à en croiser. Avant, nous n’étions pas nombreuses mais maintenant je me rends compte que beaucoup de filles embrassent ce métier. Donc je suis sûre que les femmes mêmes vont dépasser les hommes bientôt. In’ch Allah… (rire). Certains disent que je suis une femme battante, et pour d’autres une femme courageuse, voilà ! (rire).

Parlez-nous de votre toute première prise de photo

C’était à une conférence de presse animée par Simon COMPAORE. Et elle a été bien appréciée surtout par mon directeur. Ce dernier du nom de Michel OUEDRAOGO m’a beaucoup encouragé d’ailleurs dans ce travaille.  Quand vous avez un responsable qui vous suit de près c’est très touchant, cela te donne même le courage de te battre davantage. (Rire), il n’y a rien de telle que la confiance.

Votre plus grande déception

Hum, ça, je rends grâce à Dieu. Je n’en ai pas. Pour moi tout ce que je rencontre comme  problème ou difficulté, ce sont des défis que je dois relever.

Votre plus grande satisfaction

De Sidwaya j’ai demandé à venir à l’Agence d’Information du Burkina (AIB) et voilà que je décroche ce prix, c’est donc ma plus grande satisfaction. Je ne rêvais même pas d’avoir ce prix et voilà. Dieu me l’a donné. Il y avait beaucoup de photographes de presse d’autres pays qui étaient représentés et je suis sortie vainqueur. Je rends grâce à Dieu.

Quelles sont vos projets dans ce métier de photographe ?

Des projets, il y a en tellement mais je préfère être dans l’ombre pour le moment. Ce n’est pas que j’ai peur que cela ne voit pas le jour, mais je préfère ne pas en parler pour le moment. Si non j’ai beaucoup de projets, (rire).

 Entretien réalisé par Marie Sorgho

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