Une jeune femme en peine brousse parmi des animaux. Que fait-t-elle avec ces bêtes ? A cette question Amsétou Maiga répond qu’elle est la bergère du troupeau. Alors s’engage une discussion. La jeune bergère parle de son travail, ses soucis et ses aspirations.
Pâturer un troupeau, une activité qu’Amsétou Maiga n’a jamais imaginé mener. Cependant, les contraintes de la vie l’y ont conduit. « Depuis mon mariage, il y a trois ans de cela et avec la précarité j’ai été contrainte d’épauler mon mari en exerçant cette activité », avance-t-elle.
Dès 8h du matin, Amsétou quitte son village Nomgandé, situé à une dizaine de Kilomètres de Ouagadougou à la recherche d’herbage pour son troupeau. Elle ne retourne qu’au coucher du soleil. Aucune destination précise, Amsétou conduit son troupeau là où elle peut, pour avoir de la bonne herbe.
Elle parcourt au minimum 10 à 15 km par jour dans le seul but de nourrir ses animaux. Une activité qu’elle pratique tant en saison hivernale qu’en saison sèche. « Je maîtrise à présent tous les coins et recoins de cette zone. Si l’herbe manque, je serai obligé de migrer ailleurs », confie Amsétou.
Très attentionnée à l’égard de ses animaux à telle enseigne qu’elle connaît le caractère de chacun d’eux. « Le gros bœuf que vous voyez est le plus agressif de tous. Quand il se bagarre avec les autres, je fais très attention pour qu’il ne me propulse pas de l’autre côté », confie-t-elle avec un air amusé.
Difficile comme activité féminine
Amsétou parcourt la brousse en compagnie de son garçonnet, Alassane de 6 ans et cela n’est pas sans risques. « J’ai peur parce que souvent dans la brousse tout est calme et je ne me sens pas par moment en sécurité. Il arrive des fois que je rencontre des hommes ivres et je suis bien paniquée », déplore notre interlocutrice.
Pâturer un troupeau n’est pas chose aisée. « Il faut surveiller les bêtes de près pour qu’ils ne détruisent pas les cultures dans des agriculteurs ». Aussi, dit-elle, il faut faire attention aux reptiles et se surpasser pour supporter certaines personnes qui sont parfois désagréables ou qui se moquent de vous.
Les difficultés liées à son activité sont nombreuses mais, il lui faut tenir en attendant d’autres opportunités. « Je patiente jusqu’à ce que ces bêtes atteignent un niveau jugé bon pour être vendus et que le reliquat puisse servir à l’achat de jeunes animaux. C’est un travail pénible, harassant et les risques ne sont pas à négliger », déplore la jeune bergère.
Assétou W.MAIGA