AN III de l’insurrection populaire, les Ouagalais s’en souviennent

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Trois ans après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, qui a conduit à la chute du régime de Blaise Compaoré, les Ouagalais se rappellent encore de ces jours comme si c’était hier. Les réminiscences des uns et des autres dans ce micro trottoir.

  Émilienne Ouédraogo, retraitée

Je me rappelle bien de ces évènements des 30 et 31 octobre 2014 et je garde de mauvais souvenirs. Nous avons perdu nos fils, filles, frères et sœurs dans ce soulèvement populaire et ça fait très mal en tant que mère. Malheureusement, nous constatons toujours la pauvreté et il n’y a pas grand changement pour le moment. Ce que nous voulons pour le Burkina, c’est d’un vrai changement qui puisse effacer la misère de sorte que les gens soient épanouis.

 

 

                                    Fatimata Bara, vendeuse de pâture

 J’étais à la maison lorsque tout cela se passait. Il y avait des gens qui couraient pour entrer pour se protéger et quand j’ai appris les pertes en vie humaine, j’étais très triste. On a tous pleuré pour ces jeunes qui sont restés dans cette lutte. Aujourd’hui, j’ai une pensée pieuse pour tous les fils et filles du Burkina qui sont morts dans la quête du changement.

 

 

 

                                   Tasséré Ouédraogo, maître coranique

 J’étais à la maison ce jour-là et quand nous avons appris que l’Assemblée Nationale a brûlé, on était vraiment attristé. Par la suite, le nombre de décès enregistrés m’a encore plus choqué. Je connaissais des gens qui sont malheureusement restés dans cette insurrection populaire. Le changement voulu est une bonne chose, mais c’est la perte en vie humaine qui est vraiment désolant et c’est ce qu’on déplore. Je pense qu’on pouvait parvenir à un changement pacifique sans causer tant de morts. Je souhaite qu’il y ait l’entente entre les Burkinabé pour le développement du pays.

 

 

 

  Moussa Ouangrawa, vendeur de friperie

 Je me rappelle que ce jour j’étais à Nagrin et je m’apprêtais pour aller au marché du secteur 15. Du coup, tout a changé et c’était chaud en ville. J’apprends que Blaise Compaoré a quitté le pays, l’Assemblée Nationale a pris feu et des gens sont morts. Je ne connaissais personne parmi les victimes, mais en tant qu’être humain et Burkinabé, j’ai été très peiné et j’ai compati à la douleur de leurs familles. Il y a eu également beaucoup de pertes matérielles. Tout cela aurait pu être évité si le régime en place avait respecté ce que voulait le peuple. Que Dieu apaise les cœurs des familles endeuillées et que ceux qui sont morts reposent en paix.

Assétou Maïga

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