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Avortements clandestins : « On ne juge pas, on soigne et après on donne des conseils », Dr Natacha Bako/Lankoandé, gynécologue obstétricienne

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L’avortement clandestin est une pratique qui a la peau dure au Burkina Faso. Selon l’annuaire statistique 2020 du ministère de la santé, les complications liées à l’avortement constituent la cinquième cause directe de décès maternel.

Les filles qui s’adonnent à cette pratique n’ont pas souvent les informations requises sur le sujet. C’est lorsque surviennent les complications que le médecin est sollicité pour jouer au pompier.  

Natacha Lankoandé épouse Bako, gynécologue obstétricienne au centre hospitalier universitaire de Bogodogo traite fréquemment des cas de complications liées aux avortements clandestins. Dans cet entretien, elle évoque la prise en charge médicale des cas de complications liées à l’avortement clandestin.

Que faut-il entendre par avortement clandestin ?

Avant de définir l’avortement clandestin, il convient de clarifier le terme avortement. Selon l’organisation mondiale de la santé, l’avortement est une interruption de grossesse avant le terme de 22 semaines d’aménorrhée. Mais, selon la société des gynécologues obstétriciens du Burkina Faso et selon notre plateau technique, on définit l’avortement comme l’interruption de la grossesse avant 28 semaines d’aménorrhée.

On distingue deux grands types d’avortements. Il y a l’avortement spontané qui survient sans un facteur extérieur et il y a l’avortement qui est provoqué en général de manière clandestine. Donc, un avortement clandestin est une interruption de grossesse suite à des manœuvres extérieures dans l’objectif de vider le contenu utérin.

Quelle est la situation actuelle des avortements clandestins au Burkina Faso ?

De manière générale, les avortements concernent 10% de l’ensemble des grossesses et 1/3 de ces avortements sont clandestins. Au Burkina Faso, l’avortement clandestin constitue la quatrième cause directe de décès maternel selon les chiffres que nous avons eu du ministère de la santé en 2018. C’est un problème de santé publique qui est assez fréquent dans notre pays.

 Pourquoi autant d’avortements clandestins alors que la possibilité de l’avortement médicalisé existe ?

Au Burkina Faso, on parle plutôt de l’interruption sécurisée de grossesse selon la loi. Mais, cela n’est pas autorisé pour tout le monde. Ces pratiques d’avortements clandestins sont souvent dues aux mauvaises conditions de vie socio-économiques à savoir la pauvreté, la pression de la famille ou du partenaire, le célibat, la scolarité, les pesanteurs socio-culturelles. Il y a plusieurs autres facteurs qui peuvent expliquer cela. On constate que l’avortement se fait dans la clandestinité parce que d’une part, les filles ne sont pas informées de l’existence de méthodes pour éviter des grossesses non désirées. Et d’autre part, elles ne remplissent pas les conditions pour bénéficier de cet acte selon la loi en vigueur dans notre pays.

Lire aussi: Burkina Faso : l’avortement est la 3ème cause de mortalité maternelle

Quelles sont les conditions qui permettent de bénéficier de l’interruption sécurisée de grossesse ?

Selon la loi au Burkina Faso, l’interruption sécurisée de grossesse est autorisée dans un premier temps en cas d’inceste ou de viol dans un délai de 14 semaines. C’est-à-dire que durant les 14 premières semaines, la patiente peut avoir recours à cette interruption sécurisée de grossesse et l’indication de cette pratique relève d’un médecin. Deuxièmement, l’interruption sécurisée de grossesse est autorisée à tout âge de la grossesse, si l’enfant à naître est atteint d’une infirmité ou d’une maladie qui est reconnue comme incurable au moment du diagnostic. Le troisième cas, c’est quand le maintien de la grossesse peut mettre en péril la santé de la mère. Dans ces trois cas, on peut avoir recours à une interruption sécurisée de grossesse selon la loi. Dans d’autres pays, il y a l’interruption volontaire de grossesse parce que cela est autorisé par la loi du pays.

Dr Natacha Bako/Lankoandé, gynécologue obstétricienne

« Je pense qu’il y a un déficit d’informations et il va falloir qu’on travaille à informer plus la jeunesse. »

Combien de filles avez-vous eu à soigner suites aux complications liées à un avortement clandestin ?

C’est difficile à chiffrer. Mais, il y en a beaucoup que nous avons rencontré durant nos gardes à l’hôpital. Par an, on peut recevoir approximativement 100 à 200 cas d’avortements clandestins.

C’est quand même important et ça dénote du manque d’informations des jeunes par rapport à la santé de la reproduction. Je pense qu’il y a un déficit d’informations à ce niveau et il va falloir qu’on travaille à informer plus la jeunesse.

Quel jugement avez-vous sur ces filles qui viennent vers vous suite aux complications liées à un avortement clandestin ?

En général, moi, je ne porte pas de jugement. Nous ne sommes pas là pour juger mais, pour apporter des soins. L’objectif n’est pas de juger. Si nous les jugeons, elles auront tendance à ne même pas venir dans notre structure pour avoir des soins.

Si nous les jugeons, elles vont rester dans leur coin et l’issu sera forcément fatal si elles ne viennent pas vers nous. Notre objectif est de faciliter les soins de ces personnes qui viennent vers nous et non de les juger. Si nous devons juger, ça va encore aggraver la situation.  Donc, on ne juge pas, on soigne et après, on donne des conseils. 

 Est-ce que souvent, vous avez envie de refuser de soigner quelqu’un qui fait un avortement ?

Jamais. On ne refuse pas de soigner quelqu’un qui a fait un avortement clandestin. Au contraire, on se dit que cette personne est en détresse et veut de l’aide. Donc, on ne lui refuse pas les soins.

On ne refuse pas de soigner quelqu’un qui a fait un avortement clandestin.

 Pensez-vous qu’on doit tout simplement légaliser l’avortement ?

Je pense plutôt qu’il faut revoir l’implication de l’interruption sécurisée de grossesse selon la loi. On gagnerait peut-être en amont, à éviter la survenue de grossesses non désirées, en sensibilisant davantage toute les composantes de la société, en renforçant le dialogue parents-enfants et en faisant parvenir la bonne information aux jeunes.  

Que voulez-vous dire exactement ?

La décision appartient à toute la société et elle est très difficile à prendre. Mais, nous travaillons en respectant la légalité.

« Après avoir levé l’urgence, on sensibilise la patiente pour que cela ne se répète plus. »

 Dr Natacha Bako/Lankoandé, gynécologue obstétricienne

Qu’est-ce qui est réellement fait pour ces filles à votre niveau ?

En général, quand ces personnes arrivent à notre niveau, nous les prenons en charge dans un contexte d’urgence. Après avoir levé l’urgence, on sensibilise la patiente pour que cela ne se répète plus. On lui montre les inconvénients de l’avortement clandestin et comment se comporter pour ne plus en refaire.

Est-il déjà arrivé qu’une patiente perde la vie à votre niveau ? Si oui, quelle a été votre réaction ?

Perdre des patientes suites à des complications liées aux avortements clandestins, on en a déjà vu et à chaque fois qu’on s’en rappelle, c’est la tristesse qui nous envahit. Perdre la vie, c’est dramatique. La majorité de ces cas, ce sont des filles très jeunes. Les complications qui les amènent à perdre la vie, c’est surtout l’hémorragie. La plupart du temps, quand elles arrivent à notre niveau, elles sont dans un état mal en point à telle enseigne qu’on n’arrive pas à faire grand-chose et le drame survient. Quand c’est ainsi, on est vraiment dévasté et on a l’âme en peine. On partage la douleur de la famille.

Parlez-nous d’un cas de complication liée à un avortement clandestin qui vous a marquée ?

Il y a de cela quelques mois, j’ai reçu une patiente de la quarantaine qui avait déjà cinq ou six enfants. Elle est venue consulter pour des saignements et  disait ne pas être enceinte. Mais, son col de l’utérus était extériorisé en dehors du vagin.  Quand je l’ai interrogée, elle ne m’a pas dit ce qui s’est passé réellement. Mais, j’ai su. Elle était enceinte d’environ trois mois. Mais, elle a fait un avortement clandestin avec utilisation d’instruments qui ont traumatisé le col. Ça m’a beaucoup marquée parce que c’est inhabituel de voir une femme assez âgée qui fait un avortement clandestin. Elle avait peur des représailles des agents de santé. Mais, elle a fini par avouer et quand elle te raconte son histoire, tu en verses des larmes.  Elle est finalement sortie au bout d’une semaine d’hospitalisation. Nous avons même gardé le contact. Ça m’a vraiment marquée.

En dehors du traitement médical, qu’est-ce qui est fait pour ces filles ?

La prise en charge médicale consiste à la prise en charge de l’urgence qui se présente à nous, en général un saignement ou des douleurs. En dehors du traitement médical, il y a une causerie qui est faite avec la patiente pour la sensibiliser sur les effets néfastes de l’avortement clandestin afin d’éviter que cela ne se répète. Ensuite, nous la dirigeons vers un service de planification familiale. Cela fait partie du paquet de soins  après avortement. Nous dépistons et traitons  les IST/VIH. Nous impliquons aussi les communautés pour un travail de sensibilisation car il faut informer et sensibiliser les jeunes pour qu’ils soient plus responsables.

Un dernier mot ?

J’exhorte ceux qui utilisent nos services à ne pas cacher ce qui s’est passé, plutôt relater les faits pour faciliter la prise en charge. Nous ne sommes pas là pour les juger, nous sommes là plutôt pour les aider. 

Entretien réalisé par Marie Sorgho

Tags: A la uneavortement clandestinBurkina FasoSoins après avortement
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