Le 3e anniversaire de la campagne mondiale ‘’J’appartiens’’ (I Belong) a été célébré le vendredi 15 décembre 2017 par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés à Ouagadougou. C’est Théophile Sawadogo, secrétaire général du ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique qui a prononcé le discours d’ouverture.
‘’Oui à la nationalité, non à l’apatridie !’’ . C’est le slogan que véhicule le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) pour marquer sa lutte contre l’apatridie. L’apatride est une personne qui n’a aucun lien de rattachement avec un État. C’est une personne qui n’a pas de nationalité et qui n’existe pas légalement. Environ 10 millions de personnes sont apatrides dans le monde et le Burkina Faso n’est pas épargné du phénomène.
D’où l’initiative de la campagne ‘’J’appartiens’’ du HCR pour traduire sa volonté de venir à bout de l’apatridie. « Nous nous sommes retrouvés aujourd’hui pour célébrer le 3e anniversaire de cette déclaration d’Abidjan par laquelle il a été décidé d’éradiquer l’apatridie dans les dix années à venir. C’est pour cela que nous nous réunissons aujourd’hui pour faire un peu le bilan de tout ce qui a été fait jusqu’à présent et où est-ce qu’on pourrait aller pour atteindre nos objectifs », a indiqué la représentante-résidente par intérim du UNHCR au Burkina, Mahoua Parums.
Le secrétaire général (SG) du ministère en charge de la justice a, pour sa part, salué l’initiative. « Cette journée que nous célébrons pour la 3e fois au Burkina Faso ne doit pas être une célébration de plus, mais plutôt une journée de réflexion pour concerter, imaginer les mécanismes à mettre en place en collaboration avec tous les acteurs engagés dans la cause des apatrides, pour rendre la dignité inhérente à toute personne humaine à cette catégorie de personnes sans pays d’appartenance », a-t-il affirmé.
Un plan d’actions pour combattre l’apatridie
A en croire Bassirou Nignan, chargé de la protection apatridie du HCR, l’apatride ne peut pas poursuivre des études universitaires, ni se marier, ni faire le permis de conduire. En un mot, c’est une personne qui n’existe pas légalement. Pour éviter une telle situation, Mahoua Parums dira que la première des choses est d’abord la sensibilisation. « Nous avons organisé des caravanes dans les provinces du Burkina pour faire comprendre aux populations l’importance de déclarer les naissances. Beaucoup de gens ne savent pas ce que c’est qu’un apatride, beaucoup de gens ne savent pas les conséquences que peuvent entraîner l’apatridie », a-t-elle fait savoir.
La célébration de l’anniversaire a été marquée par le lancement officiel de la chanson de la campagne ‘’J’appartiens’’ « Rogm sebr » de Pam Luster, de débats, des projections de documentaires et de témoignages sur l’apatridie au Burkina Faso.
Le HCR, selon sa représentante-résidente par intérim, a travaillé avec le gouvernement afin que la convention de 1961 qui porte sur la réduction de l’apatridie soit ratifiée. Ce qui a été fait en juillet 2017. Il y a eu aussi depuis le mois d’août dernier la mise en place d’un plan d’actions qui donne des mesures sur ce qu’on doit faire concrètement pour éradiquer l’apatridie. En octobre dernier, le HCR a organisé des audiences foraines avec le gouvernement pour délivrer des documents à des personnes qui n’avaient pas de papiers. Aujourd’hui, 4 000 personnes dans les provinces concernées ont pu avoir des papiers. Par la suite, les tribunaux de grande instance de Gaoua et de Banfora ont octroyé 1 600 certificats de nationalité aux populations à raison de 800 certificats par juridiction.
Assétou Maïga
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