2021 a été une année mouvementée pour l’ensemble des burkinabè et encore plus pour les femmes. De la réduction du nombre des femmes dans le gouvernement à la nomination de certaines femmes à des postes de responsabilités, 2021 aura été une année plus ou moins reluisante pour la gent féminine. Retour sur ces faits qui ont marqué l’actualité féminine en 2021.
La tenue du forum génération égalité
Le Forum génération égalité s’est déroulé du 30 juin au 2 juillet 2021 à Paris. L’objectif de cette activité était de faire le bilan des progrès accomplis depuis 25 ans après Beijing et d’élaborer un programme de mesures concrètes pour atteindre l’égalité entre les hommes et les femmes avant 2030. Organisé par ONU Femmes et coprésidé par les gouvernements de la France et du Mexique, en partenariat avec la société civile et la jeunesse, le Forum a permis aux participants de prendre de nouveaux engagements pour faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes.
Le Burkina Faso a pris part à ce forum en tant que Co-leader de la coalition « droits à disposer de son corps et droits à la santé sexuelle et reproductive » aux côtés de la France, le Danemark, l’Argentine, la Macédoine du Nord et douze organisations internationales. Il a d’ailleurs été le seul pays d’Afrique noire francophone à être Co-leader d’une coalition d’action. C’est le ministre de la santé qui a représenté le Burkina Faso à Paris. Au cours du forum, Charlemagne Ouédraogo a présenté l’expérience du Burkina Faso en matière de droits humains et l’évolution vers un monde égalitaire homme-femme. Au niveau national, le Burkina Faso a mené des activités sur des thématiques en lien avec les Droits en Santé Sexuelle et Reproductive (DSSR). Ces activités se sont déroulées à Ouagadougou sous l’égide de la première dame du Faso Sika Kaboré et en synchronisation avec les autres régions du Burkina Faso.
La nomination de Fatimata Sanou/Touré au poste de médiateur du Faso
Le Président du Faso a nommé la masgistrate Fatimata Sanou/Touré au poste médiateur du Faso par décret le 26 novembre 2021. Elle était la présidente de chambre à la Cour d’appel de Ouagadougou et présidente de l’association des femmes juristes du Burkina Faso. Elle a été installée dans ses fonctions le 16 décembre 2021. Fatimata Sanou/Touré remplace à ce poste Saran Sérémé qui a rendu sa démission le 29 septembre 2021, après quatre ans passés à la tête de l’institution.
Une baisse de la représentativité des femmes dans le gouvernement
Nommé le 10 décembre 2021, Lassina Zerbo a formé un gouvernement de 25 membres dont seulement 6 femmes. Le moins que l’on peut dire est que ce changement constitue un grand recul au niveau de la représentativité des femmes dans la gouvernance avec seulement six femmes contre 11 dans le dernier gouvernement soit 24%. Suite au dernier remaniement ministériel, on note le départ de Marie Laurence Ilboudo, de Foniyama Elise Ilboudo/Thiombiano et des ministres délégués Louise Anne Go, Pauline Zouré / Kaboré, Madjaratou Tou, Mamina Traoré/ Coulibaly et Édith Clémence YAKA. Seules Victoria Kibora de la justice et Adja Fatimata Ouattara de l’économie numérique et des Postes ont conservé leur poste.
La nomination de Rosine Sori/Coulibaly, première femme portée à la tête du ministère en charge des affaires étrangères
A la faveur du dernier remaniement ministériel, Hadizatou Rosine Sori/Coulibaly signe son retour dans le gouvernement en tant que patronne de la diplomatie burkinabè. Elle devient ainsi la première femme ministre des affaires étrangères et remplace Alpha Barry qui dirigeait ledit ministère depuis Janvier 2016. Avant sa nomination, Rosine Sori/Coulibaly était représentante spéciale pour la Guinée-Bissau et chef du bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS). Elle a travaillé pendant plus de 20 ans au sein des Nations Unies, occupant divers postes de haut niveau, notamment en tant que Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général pour le Burundi, Coordonnatrice résidente, Coordonnatrice humanitaire et Représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Elle a également été Coordonnatrice résidente et Représentante résidente du PNUD au Togo entre 2006 et 2011, puis au Bénin de 2014 à 2016.
Le changement du ministère de la femme en celui du genre
La dénomination du ministère en charge de la femme est devenue ministère du genre, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire. C’est Fati Ouédraogo Zizien, ancienne secrétaire générale du ministère en charge de la femme qui est désormais le ministre de ce ministère en charge du genre.
« A mon portefeuille s’ajoute le genre pour dire qu’au Burkina, on accorde beaucoup plus d’importance à la réduction des inégalités entre les sexes », a déclaré la ministre Fati Ouédraogo Zizien le 15 décembre 2021 à l’issu du conseil des ministres du tout premier gouvernement de Lassina Zerbo.