Créée le 03 Aout 1988, la commission nationale des réfugiés est la structure gouvernementale chargée de la gestion de toutes les questions relatives aux réfugiés. Dans l’optique de faire connaitre cette institution en charge des réfugiés au Burkina Faso, le journal Queen Mafa a rencontré le secrétaire permanent du CONAREF.
La Commission nationale pour les réfugiés (CONAREF) est chargée de la détermination du statut de réfugié, de la gestion et de la protection des réfugiés reconnus et demandeurs d’asile sur l’ensemble du territoire national.
« Lorsqu’on parle de réfugié ici, c’est quelqu’un qui traverse une frontière pour venir au Burkina en raison de persécution, de crise ou de conflit dans son état. On a près d’une quinzaine de nationalités de réfugiés au Burkina Faso qui sont majoritairement des maliens » poursuit Flavien Nezien.
Le nombre de réfugiés, composés en majorité de femmes et d’enfants, est très évolutif. « On peut estimer à peu près à 25 597 personnes. Pour les demandeurs d’asile c’est près de 7 000 personnes donc on se retrouve avec plus de 32 000 réfugiés et demandeurs d’asile » explique le Secrétaire permanent du CONAREF.

Améliorer les conditions de vie des réfugiés
Lorsque des réfugiés arrivent au Burkina Faso, ils ont les mêmes droits que les citoyens burkinabè. La CONAREF et les autres structures qui sont dans le cadre humanitaire comme le Haut-commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (HCR) et des Organisations Non-Gouvernementales, œuvrent à ce que les réfugiés puissent contribuer au développement du pays à travers leurs résiliences et leurs autonomisations.
En dehors des projets du gouvernement, il y’a des partenaires techniques et financiers comme l’Union Européenne et la Banque Mondiale qui participent à améliorer les conditions de vie de ces réfugiés.
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C’est par l’information, la formation et la sensibilisation que ce soit au niveau de la population en général, des écoles, des universités, des forces de défenses et de sécurité, que la CONAREF communique pour un respect des droits des réfugiés. « Cela permet aux réfugiés de ne pas être refoulés lorsqu’ils arrivent. C’est surtout à travers des activités d’informations et de formation des acteurs qui peuvent être des relais auprès des réfugiés » a noté Flavien Nezien.
La situation sécuritaire, principale difficulté sur le terrain
« Nos difficultés en ce moment c’est ce qui fait l’actualité notamment les questions sécuritaires. C’est surtout les questions sécuritaires qui rendent l’accès difficile à certaines cibles de la CONAREF notamment les réfugiés qui vivent hors camp. On a des réfugiés qui vivent dans les camps, mais il y’a aussi ceux qui vivent hors camp dans la région du sahel » explique le Secrétaire permanent de la CONAREF, Flavien Nezien.
« Il y’a également des demandeurs d’asile qui attendent dans la boucle du Mouhoun et dans la région du Nord. Ce sont des régions déclarées en état d’urgence. Les poses de mines sur certains axes routiers, les risques d’enlèvement de moyens roulants, l’atteinte à la vie sont des facteurs qui rendent difficile nos actions » a-t-il relevé.
La CONAREF doit être chaque semaine sur le terrain mais avec la situation sécuritaire qui prévaut dans certaines régions, mieux vaut suivre les conseils des FDS et des autorités au niveau des régions, foi de son Secrétaire permanent.
« Ce que nous voulons c’est que les réfugiés se sentent chez eux et fassent des efforts d’intégration »
La CONAREF s’occupe surtout de la protection juridique. Lorsqu’un réfugié arrive, elle s’assure qu’il n’est pas refoulé et qu’il a des documents afin de pouvoir circuler librement. « C’est plus nos partenaires qui s’occupent du volet assistance. Ce que nous voulons c’est que les réfugiés se sentent chez eux et fassent des efforts d’intégration. Nous espérons que la situation dans leurs pays va se résorber afin qu’ils puissent y retourner lorsqu’ils le désirent dans la paix et la dignité » affirme Flavien Nezien.
« Nous les invitons également à ne pas poser d’actes qui peuvent porter atteinte soit au pays d’accueil ou au pays d’origine et à respecter leurs obligations. Nous demandons aux citoyens de faire en sorte que cette coexistence pacifique demeure car c’est ça qui fait le ciment du Burkina Faso. Les réfugiés viennent au Burkina parce que c’est une terre de solidarité et d’hospitalité » a-t-il conclu.
Faridah DICKO