Du 30 novembre au 3 décembre 2017 à 20h au Cartel, le public Ouagalais est invité à aller suivre la magnifique pièce de théâtre, « Façon d’aimer », de Aristide Tarnagda. Le dimanche 26 novembre dernier Queen Mafa a assisté au filage de ce spectacle à Ouagadougou. Une pièce de belle facture à ne surtout pas manquer…
Dans un monologue assez puissant, une femme est devant le tribunal. Elle est accusée d’être à l’origine du meurtre de son mari et de sa co- épouse.
Dans un ton émouvant, la jeune femme raconte ses souvenirs, des bribes de dialogue permettant de reconstruire peu à peu son histoire assez pathétique. Elle est face à des juges et doit lever sa main droite avant de plaider coupable. Cependant, elle n’a pas de main droite, elle est gauchère. « Ma main droite est restée entre les cuisses de ma mère », dira-t-elle.
Le texte est plein de péripéties que le spectateur est surpris, par moment emporté par la tendresse, la violence, la peur mais aussi la mélancolique, la philosophie.
Les conditions de la femme, la politique, en passant par l’immigration, le spectacle « Façon d’aimer » invite à une réflexion profonde sur notre société, ses croyances, ses valeurs, et ses visions.
Sous les regards du metteur en scène Aristide Tarnagda, la pièce de théâtre « Façon d’aimer » est jouée par 2 comédiennes principales sous une forme de dédoublement. Il s’agit de Eudoxie Gnoula, et Safourata Kaboré. Talentueuses comédiennes burkinabè, séduites par le texte, elles se disent prêtes pour la prestation.
Un spectacle qui colle avec l’actualité
Selon le metteur en scène Aristide Tarnagda, « Façon d’aimer a été écrit en 2007 alors qu’il était en résidence. Cependant, ce spectacle colle avec une actualité brulante concernant la condition de vie des migrants. « Il y ’a une perte de dignité, je pense qu’il n’y a aucune raison que nous soyons la risée du monde entier, je pense que ce spectacle pourrait alimenter les débats par rapport à l’actualité », explique le metteur en scène. Et de poursuivre : « j’invite les hommes de théâtre à partager ces moments à s’évader mais aussi à participer à la réflexion »
D’une durée d’environ 55 minutes, le spectacle a été joué il y a deux ans. Né en 1983 au Burkina Faso, Aristide Tarnagda est l’actuel directeur artistique des Récréâtrales.
Lala Kaboré/Dera