Les femmes sont de plus en plus touchées par le diabète. Une situation qui s’observe surtout avec l’âge et pendant la grossesse.
On compte actuellement dans le monde 422 millions de personnes vivant avec le diabète, dont 14 millions de personnes en Afrique Sub saharienne. Au Burkina Faso, le nombre de patients diabétiques est estimé à près de 900 mille personnes. Selon l’enquête steps de 2013, la maladie prend de l’ampleur au Burkina, surtout chez les femmes d’un âge avancé. En effet, si dans la tranche d’âge de 25-34 ans, la prévalence du diabète est estimée à 4,1% chez les hommes contre 3,7% chez la femme, elle s’élève à 5,7 % chez les hommes dans la tranche d’âge de 45-54 ans, contre 5,5% chez les femmes dans. Par contre, entre 55 à 64 ans, la prévalence du diabète chez les femmes connait une progression fulgurante. Elle passe à 10,3% chez les femmes contre 6,5 chez les hommes.
Selon Dr Alexandre Lassane Zoungrana, médecin interniste, diabétologue au CHU Yalgado Ouédraogo, cette situation s’expliquerait par la prise de poids et l’obésité chez les femmes avec les maternités et la ménopause, en plus de la retraite qui augmente la sédentarité.
En dehors du facteur âge, certaines femmes peuvent développer la maladie au cours de la grossesse. On parle de diabète gestationnel. Il se caractérise par une élévation de la glycémie chez la femme au cours de la grossesse. En ce moment, les hormones telles que la progestérone, l’hormone lactogène placentaire, le cortisol, participent à l’élévation de la glycémie faisant donc de la grossesse un état diabétogène. Une femme qui accouche un enfant de plus de 4 kilos est beaucoup suspecte de diabète.
C’est pourquoi, l’adoption d’une alimentation saine et équilibrée, une activité sportive régulière (le vélo, la marche, la natation, etc.) sont, entre autres, selon Dr Zoungrana, les meilleurs moyens de prévention du diabète. Pour cela, les femmes restent les meilleures actrices dans la lutte contre le diabète. « Une fois qu’elles sont sensibilisées en matière de dépistage, de prise en charge et de prévention, elles jouent fidèlement le rôle de sensibilisatrices au niveau de leur entourage et les complications de la maladie sont minimes en ce moment », a-t-il soutenu.
Assétou Maïga