L’organisation des droits de l’homme, Amnesty International dans son rapport publié ce 22 février 2017, fait l’analyse complète de la situation actuelle des droits fondamentaux dans le monde. Le directeur d’Amnesty International au Burkina Faso, Yves Boukari Traoré a indiqué qu’au fil des ans, nonobstant les combats menés par les défenseurs des droits de l’homme, la situation reste encore inquiétante.
Alors que se profile à l’horizon, le 70ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme, la situation des droits humains dans le monde reste très peu reluisante. En témoigne le rapport 2017-2018 d’Amnesty International.Selon le rapport, les femmes et les filles ont été victimes encore cette année de discrimination, de marginalisation et de violence dans certains pays d’Afrique de l’Ouest et Centrale.
100 décès maternels au cours du premier semestre.
Au Burkina Faso, les femmes sont toujours privées de leur droit en dépit des efforts menées pour améliorer leur situation. Ainsi, il est dit dans le rapport qu’en raison de la carence de matériel médical, de médicaments et de personnes dans les centres de santé, les femmes et les nouveaux nés sont exposés à de graves risques de complications obstétricales.
« Au moins 100 décès maternels ont été recensés au cours des six premiers mois de l’année dans l’un des deux principaux hôpitaux publics », a confié, la coordonnatrice Jeune et Genre de Amnesty International, Fatimata Ouédraogo au cours de la publication du rapport.
25 césariennes par jour
La situation de la femme en termes de droit est loin d’être stable au « pays des hommes intègres ». Le rapport indique que les sages-femmes, débordées, pratiquaient jusqu’à 25 césariennes dans un centre de santé par jour, et par faute de moyens, certaines patientes dormaient à même le sol parfois sans couvertures.
Aussi, le directeur d’Amnesty International au Burkina Faso, Yves Boukari Traoré s’est dit indigné par la pratique des mutilations génitales féminines qui reste répandue. « Aucun progrès n’a été réalisé pour concrétiser l’engagement pris par le gouvernement en 2016 pour relever l’âge légal du mariage pour les filles. Dans la région du sahel, plus de 50% des adolescentes âgées de 15 à 17 ans étaient déjà mariées », a révélé le rapport.
Les koglewéogo, une bombe à retardement
Si la situation des droits de la femme reste encore inquiétante, celle des populations burkinabè en général, selon Amnesty Internationale reste tout aussi précaire. L’avènement des groupes d’auto défense qu’Amnesty international qualifie de milice a constitué une atteinte grave aux droits humains.

« Ils se donnent le droit de torturer, vilipender et tabasser des citoyens, ce qui est une atteinte grave aux droits de l’homme », a dénoncé Yves Boukari Traoré avant de déclaré que les kogléwéogo sont une bombe à retardement.
A travers ce rapport, Amnesty International appelle les États Africains à prendre davantage des mesures pour traiter les causes profondes poussant les populations à protester et notamment les questions liées à la santé, au logement et à l’emploi.
Issa KARAMBIRI