Après s’être imprégnée de l’état de santé de fillettes victimes d’excision au centre hospitalier régional de Kaya et au centre médical Schiphra de Ouagadougou, la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Laurence Ilboudo a aminé une conférence de presse de dernière minute, situation oblige dans la même soirée du 15 septembre à Ouagadougou.
Cette conférence de presse s’est tenue dans un climat grincheux. Face à la persistance de l’excision, la ministre Laurence Ilboudo n’a point caché son désarroi devant cette réalité. « L’évaluation des années de lutte contre ce fléau dans notre pays a révélé que l’application des lois, bien que dissuasive a créé de nouvelles formes de résistance telles que le rabattement de l’âge de l’excision, la clandestinité, les migrations des exciseuses. », a fait savoir la ministre.
41 cas d’excision à Toudbwéogo dans le Kadiogo entre le 5 et 13 septembre 2018
Les chiffres enregistrés depuis le début du mois de septembre ne sont guère reluisants à entendre la première responsable du département en charge de la femme. Santena fait mention entre le 9 et le 13 septembre de 10 cas d’excision dont l’âge des filles compris entre 4 et 15 ans ; Gomponsom en date du 6 septembre, 1 cas pour une petite de 4 ans ; Toudbwéogo, 41 d’excision entre le 5 et 13 septembre dont l’âge compris entre 10 mois et 21, avec 3 femmes majeures et 19 élèves ; Comin-Yanga 03 cas enregistrés le 03 septembre dont l’âge situé entre 3 et 14 ans.
Au regard de ces chiffres, Laurence Ilboudo a rappelé que la pratique de l’excision est condamnée par la loi n°025-2018/AN du 31 mai 2018 portant Code pénal en ses articles 513-7 ; 513-8 et 513-9. « Les récents cas ont été référés au niveau des ministères en charge de la sécurité et de la justice pour que les droits des victimes soient assurés », a indiqué Laurence Ilboudo.
Quant à la stratégie de lutte, la ministre en charge de la femme mentionne que son département avec tous ses partenaires impliqués dans la promotion de l’élimination des mutilations génitales féminines vont développer des stratégies en matière d’information et de sensibilisation des populations.
Les mutilations génitales féminines sont à prohiber et tous les acteurs doivent assurer la veille. Ceux-ci selon la ministre sont des acteurs communautaires, des forces de sécurité, des journalistes, des agents de santé et de ceux du ministère en charge de la femme.
Assétou Maiga