• A propos
  • Condition
  • Contact
vendredi, mai 9, 2025
  • Login
Queen Mafa
Advertisement
  • Accueil
  • Combat de femme
  • Bien-être
  • Cuisine
  • QueenMafa TV
No Result
View All Result
  • Accueil
  • Combat de femme
  • Bien-être
  • Cuisine
  • QueenMafa TV
No Result
View All Result
Queen Mafa
No Result
View All Result
Home Société combat de femme

Falmata, rescapée de Boko Haram: «J’ai refusé d’actionner la bombe»

0
SHARES
FacebookTwiterWhatsappPinterestTelegram

Falmata Bunu était « programmée » par Boko Haram pour mener une mission suicide. Séquestrée plusieurs mois, mariée tour à tour à trois membres de la hiérarchie de Boko Haram, son sort semblait scellé. À la disparition du dernier commandant l’ayant marié de force, la jeune femme refuse de faire exploser la bombe attachée sur elle. Falmata se reconstruit et vit aujourd’hui dans un camp à Maiduguri. Témoignage.

Pendant longtemps, c’était une épreuve pour Falmata de sortir de son logement de fortune puis de marcher et traverser le camp de Bakkassi. À chaque pas, des quolibets et ricanements provenant d’autres déplacés comme elle. « Regardez-la, c’est une épouse Boko Haram ! », fuse le plus souvent. Et pour seule réponse, Falmata avance en silence. Le regard droit, le port altier. Mais ses mains triturant et réajustant son long voile noir trahissent son désarroi. Falmata a toujours mis un point d’honneur à ne jamais s’effondrer devant les autres. À ne pas céder face à l’agressivité sans fard de certaines voisines, de certains voisins victimes comme elle de Boko Haram. « Ces insultes, c’est comme recevoir à chaque fois des coups de poignard dans le dos, confie Falmata. Mais j’arrive à supporter, car c’est ici que j’ai retrouvé mes parents. J’ai beaucoup de chance en fait. D’autres femmes ayant connu la même expérience que moi sont rejetées par leurs proches. »

Aujourd’hui, Falmata a décidé de ne plus prêter attention à ce que les gens pensent. Elle mène son existence de jeune femme de 20 ans, sans se justifier. Et a presque réussi à retourner l’opinion d’une partie du camp de Bakkassi, grâce à ses talents de couturière. « J’ai appris le métier en observant ma mère. Elle était en permanence devant sa machine quand nous étions encore à Dikwa. Je l’ai tellement observée que j’ai absorbé ses gestes. J’ai pris sa relève », dit-elle. Falmata confectionne des vêtements féminins. Le bouche-à-oreille et ses prix abordables aidant, sa réputation de créatrice a franchi les portes de nombreux camps de déplacés dans Maiduguri.

Survie et horreurs dans la forêt de Sambisa

Désormais en paix avec son dramatique passé d’otage de Boko Haram, Falmata estime n’avoir de compte à rendre à personne. « J’avais 15 ans lors de mon rapt, rappelle la jeune femme. C’était en 2015 à Dikwa, dans ma commune d’origine. Nous étions en chemin avec des amies pour aller sur-le-champ des parents d’une de mes copines de classe. Nous étions insouciantes. Il y a eu un raid massif de Boko Haram. Soudain nous avons été encerclées par un groupe d’hommes armés. Je n’ai jamais revu mes amies par la suite. Ma vie a basculé. » Les adolescentes sont séparées les unes des autres. Conduite dans la forêt de Sambisa, sanctuaire à l’époque du groupe armé dirigé alors par Abubakar Shekau, Falmata se retrouve engluée dans un monde parallèle.

Quinze mois à survivre dans un environnement où violences, hurlements et sang sont omniprésents. La jeune fille d’alors est témoin de scènes glaçantes. Mais indélébiles dans sa mémoire : des hommes obligeant des femmes à être leurs esclaves sexuelles. Mutilées, battues à mort pour celles qui refusent de se soumettre. Falmata assiste à l’agonie de celles infectées par le VIH. Elle est marquée également par l’endoctrinement d’enfants transformés en combattants, espions, cuisiniers, ou en candidats pour des attaques-suicide à la bombe. Au bout de deux mois de séquestration, l’adolescente de Dikwa est unie contre son gré à un membre influent de la hiérarchie de Boko Haram. « J’ai dû accepter pour survivre, soupire la jeune femme. Dans mon malheur, j’ai eu la chance de ne pas tomber enceinte, contrairement à beaucoup d’autres femmes violées. Lui, je crois qu’il était amoureux de moi, car il s’est battu pour m’avoir à ce que l’on m’a dit. Mais moi, je n’ai jamais, jamais éprouvé le moindre sentiment pour lui. Il rentrait de nuit et il me racontait en détail ses missions de guérilla contre les militaires. Après plusieurs mois, un jour on m’a annoncé sa disparition. J’étais un peu désolée pour lui, mais en vérité j’étais complètement indifférente. »

Forcée à mener une mission suicide

Le second du commandant défunt prend Falmata comme seconde épouse. Il meurt à son tour au combat. Puis un troisième chef du groupe armé prend la suite et force Falmata à vivre une nouvelle union. Toujours contre son gré. L’homme connaît la même fin sanglante que ses deux prédécesseurs. Le nouveau commandant interrompt le cycle des mariages de Falmata et décrète que, conformément à la parole de son émir, la veuve doit rejoindre ses trois époux au paradis. Elle est conduite vers une destination inconnue, avant de se voir assigner une mission kamikaze à exécuter au milieu d’une foule ou d’une garnison militaire.

« Je ne voulais pas mourir jeune alors j’ai joué le jeu en faisant semblant d’obéir, affirme Falmata. J’ai remarqué la manière dont ils ont attaché sur moi puis enclenché la bombe. J’ai réussi à m’échapper durant les préparatifs grâce à la complicité d’une vieille femme. » Au lieu de suivre le plan de ses ravisseurs, Falmata, avec sang-froid, détache de son corps la ceinture portant l’engin explosif. Puis, au fait de ce qu’elle pourrait subir si ses poursuivants la rattrapent, la déserteuse marche jour et nuit. Sans eau et sans nourriture. Elle se débrouille comme elle peut sur sa route. À bout de force, elle atteint un point de contrôle militaire à Monguno, à une centaine de kilomètres au nord de Maiduguri, la capitale de l’État du Borno : « Me voyant m’approcher d’un pas hésitant, un soldat a pointé son arme vers moi. Il hurle, m’ordonne de m’arrêter. Il était convaincu que j’étais une kamikaze. Un de ses collègues s’avance en m’interrogeant. Il m’a cru. Cela m’a sauvée ».

Retour à la vie réelle

Falmata est maintenue en détention dans un camp militaire, le temps que son identité soit confirmée. Puis on la conduit à Maiduguri pour des soins psychologiques avant un long programme de déradicalisation. Libre au bout de quelques mois, le retour dans le monde réel est dur pour Falmata. « À Dikwa, nous vivions grâce aux récoltes des champs de mon père, se souvient la jeune femme. J’aimais beaucoup l’aider à débroussailler et planter quand je n’avais pas école. Ici à Bakkassi, on dépend des distributions de nourriture. J’ai des mois durant stocké des sacs de mil qu’on nous donnait. Mes parents n’étaient pas d’accord. Mais ils ont compris quand je suis revenue un jour avec une machine à coudre à pédale. » Falmata a trouvé un local tout près du camp où elle passe le plus clair de ses journées. Une façon aussi pour elle de fuir autant que possible cette tente au revêtement extérieur en cuir blanc lui servant d’abri. Mais surtout Falmata supporte de moins en moins les restrictions liées à son quotidien de femme vivant dans un camp pour personnes déplacées. Elle dit ne plus être hantée par ses souvenirs de Sambisa. Elle ne se réveille plus en sueur la nuit. Ses journées sont pleines de vie. Et Falmata, consciente de sa chance d’avoir survécu à l’horreur, caresse le rêve de devenir une sorte d’assistante sociale, spécialisée sur l’aide aux femmes : « J’aimerais pouvoir améliorer le niveau de vie d’une majorité de femmes ici dans l’État du Borno. Venir en aide à toutes ces femmes dans le Borno qui ont été victimes de violences de la part d’hommes. Comme dans plein d’endroits sur cette planète, ici de nombreuses femmes sont privées de leur droit à l’éducation. Elles sont bridées, empêchées dans leur développement personnel. Ce que j’ai réussi à traverser me donne une force pour aider à mon tour. »

Falmata est convaincue de sa réussite. Et cette machine à coudre récemment achetée est, selon elle, la clef qui va lui ouvrir la porte pour rebondir. Les commandes de vêtements commencent à affluer. Falmata esquisse un sourire radieux. Elle espère, grâce au bénéfice de ses ventes, pouvoir dans un avenir proche sortir ses parents du camp de Bakkassi.

 

Source: rfi.fr

Tags: actualité des femmes
Previous Post

VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : 70% DES GABONAIS TOLÈRENT L’ACTE !

Next Post

Café-Maquis des sciences : la réinsertion des migrants après l’aventure au cœur des débats

Articles similaires

Etats-Unis : Deux fillettes burkinabè victimes d’abus sexuels dans l’État de Maryland
Actualité

Province du Bam : Une prétendue guérisseuse poursuivie pour diffamation et troubles à  l’ordre social

7 février 2025
Happy Day African Women 2024 : Fatimata Ouilma Sinaré, l’unique femme burkinabè désignée
A la une

Happy Day African Women 2024 : Fatimata Ouilma Sinaré, l’unique femme burkinabè désignée

5 février 2025
Namentenga: Une  jeune fille  se donne la mort pour cause de mariage forcé
Actualité

Namentenga: Une jeune fille se donne la mort pour cause de mariage forcé

4 février 2025
Next Post

Café-Maquis des sciences : la réinsertion des migrants après l’aventure au cœur des débats

Deux nonnes tombées enceintes après une mission en Afrique

Please login to join discussion

Nous suivre sur Facebook

Facebook Pagelike Widget

VIDEOS A VOIR

Bientôt une société de réassurance  au Burkina Faso
Bientôt une société de réassurance au Burkina Faso
8 mois ago
/
64 views
Ouagadougou : Quand les travaux de bitumage de la voie de Yagma dérangent
Ouagadougou : Quand les travaux de bitumage de la voie de Yagma dérangent
3 mois ago
/
34 views

Abonnez-vous à notre newsletterQuennMafa

QueenMafa

Abonnez-vous pour ne rien manquezr !

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

Vérifiez votre boite de réception ou votre répertoire d’indésirables pour confirmer votre abonnement.

Annonce

Flash Infos

Prix mondial femme courageuse 2025: Henriette Alida Da honorée à Washington
Actualité

Prix mondial femme courageuse 2025: Henriette Alida Da honorée à Washington

2 avril 2025

Nos Archives

Articles récents

  • Santé : Une nouvelle maternité inaugurée au CSPS de Marcoussi
  • Gardienne des morts : Nicole Memti, pionnière dans un métier d’hommes

Lien Utile

  • Accueil
  • Combat de femme
  • Bien-être
  • Cuisine
  • QueenMafa TV
  • A propos
  • Condition
  • Contact

© 2024 QueenMafa - L'actualité au féminin, mise en place par Cm Security.

No Result
View All Result
  • Accueil
  • combat de femme
  • Vie de couple
  • Le monde au féminin
  • Bien-être
  • Entre femmes
  • Mois de la femme
  • QueenMafa TV

© 2024 QueenMafa - L'actualité au féminin, mise en place par Cm Security.

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password?

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Log In

Add New Playlist